
Madagascar suit le mouvement mondial des « live sessions » sur internet actuellement. Plusieurs artistes s’y mettent, depuis chez eux, surtout pour satisfaire les fans capables de se payer plus d’une heure de direct.
Chez les chanteurs et chanteuses, confinement rime avec éloignement de la scène. Mais grâce à internet, les réseaux sociaux et les fans sont prêts à dépenser pour se connecter à des « lives » sur la toile. Shyn fait partie des premiers à s’être lancé, plus précisément le 1er avril, en compilant plus de 9 300 vues et plus de 460 partages. Un exploit en considérant le coût d’internet à Madagascar.
Sa femme a ensuite suivi le pas. Denise en est aussi allée de sa « live session » le 3 avril, avec une séance de plus d’une heure et vingt minutes. Elle a comptabilisé 59 779 vues au total. Ce public n’était pas constitué que de malgaches. Denise a des fans aux quatre coins du monde. Pouvoir regarder le concert web 2.0 coûterait plus de 20 000 ariary.
Le phénomène est parti des Etats-Unis. Des stars, comme Alicia Keys, ont rassemblé des millions d’internautes à travers le monde. Avec des moyens assez minimalistes, depuis chez eux, les stars réalisent ces concerts intimes, qui deviennent également des outils de proximité. Tous les fans ont ce rêve de se retrouver un jour chez leurs idoles, dans leur quotidien. Ces « live sessions » permettent de le faire un tant soit peu, en plusieurs dizaines de minutes.
Ce sont ensuite les pays européens qui ont aussi suivi la vague. Le plus médiatisé a été Jean-Jacques Goldman, avec un titre revisité qu’il a dédié au personnel soignant, causant aussi une certaine polémique, puisque de plus en plus d’infirmiers et d’infirmières dénoncent l’incompétence de l’exécutif local face à la pandémie de COVID-19. Au train où vont les choses, cette mode n’est pas encore près d’être délaissée.
Maminirina Rado