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vendredi, février 7, 2025
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Musique : Les mélodies malagasy à travers les époques

DEDESSE surnommé le parolier d’Anivorano-Nord, Dedesse est l’un des artistes qui a affiché son engagement.

Au cours des décennies, les sources musicales font l’objet d’un regain d’intérêt et la modernisation se poursuit par la « re traditionalisation ». Le recyclage des musiques rurales est devenu en vogue actuellement. De la période précoloniale jusqu’ici, les musiciens vivent les changements sociaux et politiques ; leurs productions les évoquent symboliquement. Dans tous les genres et toutes les régions, les exemples sont innombrables. Dans les sociétés malagasy rurales, la musique était, et demeure souvent, omniprésente. Il n’y a pas de moment important de la vie d’un groupe, sinon d’un individu, qui ne soit accompagné de chants et de danses, soutenus ou non par des instruments. Certains expriment et représentent le pouvoir, d’autres scandent les âges de l’existence, entraînent aux activités productives, suscitent le plaisir de la parole. Puisqu’il n’est d’activités humaines sans musique, celle-ci évolue avec elles ; elle change, emprunte, indiquant ainsi quelles mutations sont en cours, et comment elles sont vécues. Honneur à toi ! La musique jouait un rôle insigne dans les sociétés où existaient des autorités centralisées et monarchiques, par exemple, la musique était attachée à la personne du roi. Des musiciens entretenaient avec les puissants une relation d’interdépendance. Les mpiantsa, chez les sakalava ils étaient à la fois artisans, généalogistes, médiateurs et hérauts des puissants. Ils appartenaient aux nobles dont ils chantaient les ancêtres et proclamaient les hauts faits.

Entre loyalisme et révolution. Face au pouvoir colonial, des stratégies plurielles ont été déployées : soutien et opposition, appropriation de ce qui fait la force du conquérant pour mieux combattre la domination. En ville, des personnes venant de diverses régions, dotées de musiques différentes, se rencontrèrent dans des circonstances inhabituelles. Pour survivre dans ces conditions, elles mirent en musique leurs difficultés, leurs anxiétés et leurs petits bonheurs. Elles mêlaient des éléments provenant de leurs zones d’origine ; elles puisent dans toutes les importations inouïes auxquelles permettait d’accéder l’univers colonial. Les métropoles projettent des musiques qui d’abord, attirent les colonisés. Variétés européennes notamment françaises transportées par des disques que vendaient les commerçants à l’époque. Les chansons se mirent à parler de la ville et des émois contrastés qu’elle suscitait la complexité des relations sentimentales et délabrement morales. Néanmoins, c’est seulement lorsque la musique fut utilisée délibérément à des fins de propagande et de mobilisation nationaliste que les paroles en devinrent explicitement politiques. La musique accompagne la révolution !

 Mondialisation et commercialisation. Une fois les indépendances acquises, les musiciens naviguent surtout dans une ambiguïté qui enveloppent, de plus en plus, les attentes du marché mondial de la musique commerciale. Dorénavant, les jeunes sont plus influencés par le rock, le jazz, le hip hop, le reggae ou encore la techno. Dans la musique l’émotion prime, c’est d’ailleurs pour ça que les chansons populaires parlent principalement d’amour.

 Recueillis par Iss Heridiny

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