Déclaré mort, le rap, ils l’ont réanimé. La plupart d’entre eux sont de la nouvelle génération, celle qui a été adoubée par les zokibe. Ils pourraient être des grands relayeurs de la « culture hip-hop malgache » de demain.
#Geoscar, le punchlineur
Il a une coupe afro, parfois il porte des tresses. Ambohipo est son fief, le rap est son terrain de prédilection. Depuis 2020, il sort du lot. Et exprime au grand public sa pensée, son rêve, sa colère, sa joie, et surtout sa fierté. En outre, dans ses paroles, il critique avec véhémence la trahison, les vantards, les mauvaises langues, et l’hypocrisie sociale. Cet usage l’a propulsé en haut du classement. Il a des fans, l’un d’entre eux atteste que « Geoscar est un jeune rappeur conscient. Il exprime ce qu’il pense, et je trouve ça génial ». Membre du label Kolotsaina mainty, cet artiste en herbe a participé aux grands festivals du rap de la capitale malgache.
# Ratsilahy, la technique vocale impressionnante
Lui, il a cette manière de parler sur l’instrumental. Rapide mais saisissable est son flow. Cela varie suivant le rythme. Il n’est jamais dans la monotonie. « Le rap est mon tatami », a-t-il certifié dans « Mirifarifa», un morceau sorti en 2020. Grâce à son savoir-faire, Ratsilahy est sollicité pour réaliser des featuring avec ses comparses. En effet, ces deux dernières années, le rappeur produit des tubes et enchaîne des showcases un peu partout dans la ville des Mille.
#U-neff, l’engagé
En 2015 il signe chez Archi-teck, un label très connu par les adeptes du rap tananarivien. La même année, il fonde avec son frère d’armes Eneb Mapingo le collectif Revolt’Art. Apôtre de l’union nationale, U-neff évoque de temps à autre dans ses morceaux, la situation socio-politique de la Grande-Ile. Choisissant d’être dans l’ underground depuis la création de son groupe, il décide récemment de sortir de sa tanière. Accompagné de SojaB et Diojay, il monte plusieurs fois sur les planches, fait vibrer les têtes des apôtres de la culture hip-hop. Selon les informations reçues, il sortira un nouveau single avec Leboda Hamilton.
#Kemyrah, le futuriste. Au début, il surfait sur du boom bap, ensuite, il change de cadence tout en gardant sa personnalité. En 2019, il se démarque par une ascension fulgurante. Récemment, il s’est aventuré dans le trap avant d’atterrir dans la drill. Remarqué par les grosses pointures comme DoublEnn, tous deux sortent un duo, « Ambony ». Par ailleurs, l’artiste trouve son originalité, devance les rappeurs de sa génération. Ayant connu une évolution, le rap a pris une large dimension. Kemyrah suit la vague, compose des mélodies futuristes dans laquelle il utilise le vocodeur différemment. Voilà, le succès frappe à sa porte.
#Epistolier, le jongleur de mots. Sa bouche est un canon, sa salive est une balle qui transperce les oreilles ! Slameur, orateur, rappeur, les mots les plus difficiles sortent aisément de sa bouche. Comme Goescar, il est aussi dans le label Kolotsaina mainty. Il manie les mots, il les modèle. Ses textes sont réfléchis, un vrai poète urbain, un professeur de malgache de rue. Mais, il reste humble, respectant l’adage « jamais dans la tendance, toujours dans la bonne direction ».
Iss Heridiny