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vendredi, juillet 4, 2025
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Mutinerie à Farafangana : « Aucun ordre de tirer n’a été donné », dixit le ministre de la Justice

Johnny Richard Andriamahefarivo a conduit une délégation gouvernementale à Farafangana, mercredi dernier.

Le ministère de la Justice a  diligenté une enquête pour élucider les zones d’ombres sur l’affaire de mutinerie de dimanche dernier dans la prison de Farafangana. Alors qu’on dénombre actuellement 23 morts, le ministre affirme n’avoir donné aucun ordre de tirer.

Presque une semaine après les faits, le ministre de la Justice, Johnny Richard Andriamahefarivo, sort de son silence après l’affaire de mutinerie survenue dans la prison de Farafangana.  Selon lui, « aucun ordre n’a été donné » pour tirer sur les évadés et les mutins, et les responsables locaux « n’ont reçu l’ordre de qui que ce soit » allant dans ce sens, a-t-il soutenu devant la presse hier. Le bilan des victimes, est pourtant lourd avec 23 détenus morts, dont 20 ont succombé aux balles des forces de l’ordre et trois autres suites de blessures graves. Il a ainsi affirmé l’ouverture d’une enquête interne pour apporter la lumière sur les circonstances de ce drame. L’objectif d’une telle initiative, selon Johnny Richard Andriamahefarivo, est de déterminer si réellement des abus des autorités civiles, militaires, pénitentiaires, ont eu lieu au moment des faits, aussi de confirmer ou non « la thèse de légitime défense véhiculée par certains » selon ce dernier. Quoiqu’il en soit, l’affaire qui a attiré la foudre des critiques des organisations de défense des droits de l’Homme, a mis le ministère de la Justice sous les feux des projecteurs.

Mauvaise foi. Les organisations de défense des droits humains ont dégainé contre le gouvernement et évoque une « violation du droit de toute personne à la vie ». Amnesty International parle d’une « terrible atteinte au droit à la vie ». Le ministre de la Justice est dans la ligne de mire de ces organisations. Et la situation carcérale dans le pays, toujours un sujet de discorde, est pointée du doigt par ces défenseurs des droits humains. « Nous avons signalé à de nombreuses reprises aux autorités que les conditions de détention sordides à Madagascar, exacerbées par la surpopulation et le manque de ressources, auraient des conséquences tragiques », a déclaré Deprose Muchena, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe d’Amnesty International. Mais dans le cas de Farafangana, si « les détenus se sont évadés afin de protester contre leur maintien prolongé en détention provisoire » selon l’Amnesty International, il n’y a lieu d’aucune « question de mauvaise foi » s’est défendu le ministre, mais plutôt d’une « question de procédure ». Car, selon Johnny Andriamahefarivo, les dispositions prises dans le cadre de la crise sanitaire ont conduit à la suspension des activités judiciaires, entre autres, le traitement des dossiers criminels.

Dysfonctionnement. Toutefois, ce dernier a reconnu que le « manque de moyens, le manque de magistrats, certaines attitudes des gardes pénitentiaires, ainsi que l’état de délabrement des prisons du pays dont beaucoup datent des années coloniales »  ont conduit à des dysfonctionnements au niveau de la justice qui peuvent se dégénérer dans certains cas comme celui de Farafangana. Ceci dit, selon Johnny Richard Andriamahefarivo, le gouvernement, conscient de la gravité de la situation carcérale plombée par une surpopulation flagrante, a fait beaucoup pour sauver la face en construisant des nouveaux établissements pénitentiaires dans plusieurs districts comme celui de Fianarantsoa, Sambava, Toamasina, Imeritsiatosika, Antananarivo Avaradrano et Sainte-Marie. D’autres sortiront de terre l’année prochaine, selon toujours le garde des Sceaux.

Sanction immédiate. Une enquête indépendante est vite réclamée par les organisations de la société civile pour élucider les zones d’ombres qui planent sur cette affaire. « Une commission d’enquête regroupant parlementaires et éléments compétents de la société civile, dont les responsables religieux, doit être mise en place rapidement pour déterminer les responsabilités et proposer des solutions, comme l’identification et la sanction immédiate des responsables du désespoir qui ont conduit les détenus à la mutinerie », a déclaré mardi dernier, la commission nationale indépendante de droit de l’homme. « Les autorités doivent immédiatement diligenter une enquête indépendante sur la mort de ces détenus, et traduire en justice les responsables présumés de ce recours injustifié à une force meurtrière. Il faut ordonner aux forces de sécurité de cesser immédiatement d’employer illégalement la force létale », a quant à elle, réclamé l’organisation Amnesty International.

Rija R.

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