
La culture malgache comme le nombril du monde. C’est ce qu’il a toujours mis et continuera à mettre en exergue jusqu’au jour où il tirera sa révérence. Lui, c’est Naivo Raholdina – figure bien connue de la politique et de l’art oratoire – et qui est avant toute chose fier d’être Malgache.
Lors des grandes cérémonies, Naivo Raholdina – député Mapar élu dans le Ve arrondissement – diffère de ses pairs de par son look très original qui rappelle le parfum de la royauté malgache. L’objectif étant d’exhiber sa fierté pour ses origines malgaches. « Dès mon plus jeune âge, j’ai déjà soutenu que les Malgaches ont leurs valeurs », transmet-il. Par ce grand amour pour la culture malgache, il s’est lancé dans l’art oratoire, le « kabary », dans lequel il excelle.
Multiples compétences. A l’université, Naivo Raholdina a décidé d’approfondir le « Malagasy ». Après avoir obtenu son diplôme, il a commencé à écrire beaucoup de livres et de manuels entre autres, « Ny politikan’ny kabary sy ny kabary politika ». Par ailleurs, il est membre de l’Académie malgache depuis 2002 où il exerce son métier de chercheur. En tant que poète de renom, aussi fait-il partie de l’Havatsa-Upem. Toujours dans le cadre de l’art et de la culture « malagasy », Naivo Raholdina a fondé le Fimpimi (Fikambanan’ny Mpianadahy Mianala) regroupant les jeunes engagés dans la promotion de la culture et l’art « malagasy ». En passant, il était membre du Fimpama durant sa jeunesse. Mais ce n’est pas tout. Naivo Raholdina s’y connaît également en foncier. Fils d’un géomètre assermenté, il a eu l’occasion de travailler en tant que technicien au Service des Domaines quand il était en deuxième année universitaire. Il y a évolué en tant que contractuel puis cadre supérieur au sein du Service Réclamations. En outre, le député sait manipuler l’informatique, car c’est un analyste programmeur, sortant de l’IST Ampasampito.
Vie quotidienne. Naivo Raholdina est un mari et un père aussi. « J’aime ma famille et j’aime passer du temps avec ma femme et mes deux enfants », a-t-il confié. Sa femme est toujours présente dans tout ce qu’il entreprend. Etant styliste, c’est elle qui crée les modèles des vêtements de son mari. Par ailleurs, Naivo Raholdina adore ses enfants, ses faux jumeaux qu’il considère comme ses plus grands trésors. Et comme toute autre personne, il a ses propres divertissements. « Ça m’arrive de chanter lors des rencontres familiales, mais aussi de m’occuper des instruments musicaux tels la batterie, la guitare, le piano », affirme-t-il. Néanmoins, la lecture et le « kabary » restent ses premières passions. Par ailleurs, le député est aussi un grand sportif, car il a déjà fait du judo, du karaté et du Kung Fu. Côté nourriture, il a tellement un grand faible pour le chocolat et les crevettes qu’il en est devenu allergique. « J’adore les délicieux plats, mais je les consomme avec modération pour ne pas détruire mon foie. Actuellement, mon plat préféré est le dindon préparé avec du porc », indique-t-il.
Carrière politique. En 2007, Naivo Raholdina a fondé l’association apolitique Fafi V pour le cinquième arrondissement à travers laquelle il effectue beaucoup d’actions sociales. Durant la dernière transition, Naivo Raholdina a été nommé membre du Conseil supérieur de la Transition. En 2013, il y a eu la création du Mapar après laquelle il est devenu un des coordinateurs du bureau politique. En même temps, il assure le rôle de coordonnateur du Mapar dans le cinquième arrondissement. « Ce qui m’a marqué le plus, c’est quand Andry Rajoelina a placé sa confiance en moi en me désignant son candidat aux législatives dans le cinquième arrondissement que je sois élu ou non », a-t-il livré.
Fort caractère. Naivo Raholdina est un homme qui a un fort caractère. « Je suis trop sincère et trop droit », a-t-il décrit. Pour lui, c’est un défaut et une qualité en même temps. « Beaucoup d’individus ne m’apprécient pas avec ce caractère, mais j’ai sauvé beaucoup de familles avec cela », rassure-t-il. Il ne tergiverse pas non plus, il réagit promptement face à un problème. « Ceux qui me détestent avancent que je suis un justicier, mais là encore j’ai sauvé beaucoup de personnes en me comportant comme tel », soulève-t-il. En agissant ainsi, il applique les principes de vie des ancêtres malgaches : la vérité, la justesse et la rectitude.
Coups bas politiques. La politique est, pour lui, une voie qui lui a permis de réaliser des actions positives pour la population malgache. Elle lui a valu beaucoup d’adversaires aussi. « Je suis véritablement sidéré par l’attitude de certains journalistes politiques que j’ai aidé hier et qui arrivent à me trahir aujourd’hui ». Mais il n’y a pas qu’eux qui l’agacent, un membre de sa famille l’est aussi. « Avoko Rakotoarijaona est mon neveu. Sa mère est la cousine germaine de la mienne. Et le père d’Avoko dit Pierre be m’a appris le Kung Fu ». Il raconte qu’ « à ses débuts, le Kung Fu malagasy avait un problème de locaux. Il était au St-Exupéry à Antaninandro puis à Behoririka en passant par notre maison à Tsiazotafo. Actuellement, dans l’unique objectif de protéger le régime, Avoko Rakotoarijaona a osé affirmer que je n’ai pas fait du Kung Fu et qu’il m’est interdit de citer le nom de son père ». Mais quoi qu’il en soit, Naivo Raholdina avance la tête haute et vit pour atteindre ses fins. Un message de sa part : « La vie est une école et petit à petit, l’oiseau fait son nid. Il n’y aura pas de développement si on fait preuve d’égoïsme, de complexe d’infériorité et surtout si l’on ne fait pas de sacrifices ».
Recueillis par Aina Bovel