Le girofle de Madagascar ne sera plus exporté uniquement à l’état brut. Une société industrielle, baptisée Natema, est lancée à Madagascar par Henri Fraise Fils & Cie, avec la société Givaudan, leader mondial de l’industrie de la parfumerie et des arômes. La première production sera dans un an.
800 tonnes d’essence de feuille de girofle à transformer tous les ans ! C’est sur cette prévision que la société Natema table, pour sa phase de croisière à partir de 2017-2018. En effet, il s’agit d’une grande industrie créée dans la commune rurale à Belambo Toamasina II, région Atsinanana, pour la production d’ingrédients pour l’industrie des parfums et d’arômes, tels que l’eugénol et ses dérivés. La pose de première pierre pour les constructions sur le site s’est tenue mercredi dernier, en présence du président de la République de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina, le ministre de l’Industrie et du Développement du Secteur Privé, Narson Rafidimanana, ainsi que les représentants des sociétés Givaudan et Henri Fraise Fils & Cie, initiateurs du projet. « Madagascar peut assurer un approvisionnement durable de matières premières sur l’industrie de la parfumerie et des arômes. A cela s’ajoutent les avantages sur la qualité, la quantité et le prix compétitif. Cette industrie apportera à la Grande Ile, de la valeur ajoutée, de la technologie sophistiquée et des débouchés stables. Dans un an, Natema Toamasina sera la première usine, au monde, implantée dans le pays d’origine, pour la transformation de produits naturels en arôme et parfum », a annoncé Stephan Johan, représentant de la société Givaudan.
Développement. Pour sa part, Fraise Ralph, de la compagnie Henri Fraise, a souligné qu’il s’agit de la plus grande unité industrielle de ce type dans le monde. « Ce lancement encourage les investisseurs étrangers à venir à Madagascar. Il contribuera, non seulement, au développement de la filière girofle à Madagascar, mais également ceux des autres produits similaires », a-t-il affirmé. A noter que pour la première étape, 10 millions USD, soit plus de 30 milliards d’Ariary, seront investis pour la création de l’usine Natema. Mais les promoteurs du projet ont déjà prévu un vaste terrain d’environ 9ha, pour permettre l’extension ultérieure de l’usine. De son coté, le président Hery Rajaonarimampianina a félicité le projet, qui, pour lui, témoigne de la confiance entre secteur public et privé, contribue à la mise en valeur des produits de Madagascar, ainsi qu’à la création d’emploi et au progrès technique. « C’est un rêve devenu réalité qui conduit à l’amélioration du bien-être social et du bien-être économique. Cette implantation dans la commune rurale confirme que le développement ne concerne pas uniquement les villes », a-t-il indiqué dans son discours, lors de la cérémonie de pose de première pierre. Par ailleurs, d’après les informations fournies, la masse salariale prévue atteint les 3 milliards d’Ariary pour les quelques dizaines d’employés sur le site. Selon les investisseurs, la communauté locale sera priorisée pour le recrutement. Des formations sont d’ailleurs prévues. En ce qui concerne les matières premières, les achats sont estimés à environ 35 milliards d’Ariary par an.
Export. A terme, Natema compte réaliser un chiffre d’affaires d’environ 47 milliards d’Ariary par an, grâce à sa production escomptée de près de 680 tonnes qui sera exportée vers les Etats-Unis et l’Europe. Notons que la société Givaudan, leader mondial de l’industrie des arômes et de la parfumerie dispose déjà de 30 sites de production dans le monde, avec 10 000 employés et un chiffre d’affaire de plus de 4 milliards d’Euros. Quant à la société Henri Fraise Fils & Cie qui n’est plus à présenter à Madagascar, sa forte présence industrielle et commerciale donnera à la nouvelle société Natema l’avantage d’avoir une connaissance du tissu socio-économique local.
Antsa R.
