
Les questions historiques, notamment celles qui ont trait à la colonisation, demeurent sensibles chez nos nationalistes. En effet, après les déclarations de la diaspora malgache de France qui, rappelons-le, mettent en exergue la nécessité d’accentuer les relations franco-malgaches sur « la fraternité et la coopération », ils (les nationalistes) – à l’instar de Rajaonah Andrianjaka et de James Ratsima – campent sur leurs positions.
Conditions préalables. Le fondateur du parti Otrikafo, joint au téléphone, reste catégorique. « Il faut que la France reconnaisse avoir commis un génocide à Madagascar le 29 mars 1947. C’est la condition préalable avant de parler coopération et fraternité », affirme Rajaonah Andrianjaka. Pour lui, des pourparlers peuvent être entamés si cette condition est respectée. « Il ne s’agit pas de le reconnaître par de simples formalités mais de le faire au vu et au su de tous », poursuit-il.
Iles éparses. Après cette déclaration de la diaspora, nombreux observateurs, en particulier, ceux qui adhèrent aux mouvements nationalistes de ces dernières années, craignent que les îles éparses s’évaporent avec cette question de « fraternité et de coopération ». Pour le père de l’Otrikafo, « ce n’est pas parce que la diaspora a évoqué telle ou telle chose que cela présente un caractère impératif ». Et lui de continuer que « même topo pour les îles éparses. Il faut que la France reconnaisse qu’elle continue de coloniser ces îles malgaches ». Pour James Ratsima du parti « Hasandratro ny fireneko », le message reste le même : « 50 ans après une factice indépendance, Madagascar fait partie des pays les plus pauvres alors que la Grande Ile recèle de nombreuses ressources naturelles ». Il estime que seuls les Malgaches entre eux sont à même de résoudre leurs problèmes en « bannissant ceux qui se sont salis dans les sales affaires et ceux qui ont toujours été au service des colons ».
Aina Bovel