Pour ceux qui regardent très superficiellement la situation à Madagascar en ce moment, voient que l’atmosphère qui y règne est au beau fixe. Les Malgaches sont surtout préoccupés par la lutte pour la survie quotidienne et, malgré les multiples problèmes qu’ils rencontrent, ils préfèrent ronger leur frein. Cependant, malgré cette retenue, il ne faut pas se voiler la face : tout ne va pas pour le mieux et il y a des foyers de mécontentement qui peuvent très vite s’étendre. Les membres du SECES mènent la fronde depuis un certain temps et paralysent l’université en brandissant la menace d’une année blanche. Il y a cette affaire du panier garni offert par le président de la République qui commence à prendre une ampleur que l’on ne soupçonnait pas et qui a été très mal gérée. A cela s’ajoutent d’autres incidents que l’on peut qualifier de mineurs, mais qui sont en train de nourrir un ressentiment latent.
Nécessité de calmer très vite les esprits
Le malaise existe et ce serait grave de l’ignorer. La grève du SECES semble être minimisée, pourtant, l’avenir de milliers d’étudiants est en jeu. Le dialogue, entre la ministre de l’Enseignement supérieur et les membres du syndicat, a du mal à s’établir, chacun campant sur ses positions. On a l’impression d’être revenu, aux années sombres où les étudiants étaient devenus des otages. L’affaire des 65.000 ariary aurait pu être évitée car elle résulte d’une maladresse de quelques responsables. Leur tort a été de croire que tous ceux qui s’estimaient lésés se résigneraient et que l’incident serait très vite clos. Mais les personnes lésées ont réagi très vivement à ce qu’elles considèrent comme une injustice. Le mouvement de grève des enseignants s’est très vite répandue car aucune réponse satisfaisante ne leur a été apportée. Ils demandent maintenant l’intervention du président de la République en personne. La colère est en train d’enfler et il est nécessaire de la désamorcer au plus vite. La solution est financière, mais les responsables semblent tergiverser. Il faut cependant ramener le calme et il faut agir avant qu’il ne soit trop tard.
Patrice RABE