Triomphe de Neny N°6. Le raz -de marée était prévisible ! Et pour cause, elle sait depuis longtemps qu’un grand destin l’attend. Une femme à la tête de la capitale pour la première fois. Il faut vraiment revenir loin dans l’histoire pour retrouver les descendantes d’Eve sur le trône. Des reines qui ont marqué l’histoire, chacune avec leur forte personnalité pendant le règne. L’une d’entre elles Ranavalona II a ouvert le pays à la foi chrétienne et à un seul Dieu. Et voilà, pour la ville des mille Lalao Ravalomanana. Une femme qui accède haut la main à la mairie et qui ne manquera pas de marquer de son sceau l’avenir de la capitale.
Neny sur le toit de Tana
Ses concurrents doivent se mordre les doigts. Comment Neny a-t-elle pu gagner face à ces intellos politiciens dans la course ? Certains ont agité leurs diplômes, d’autres ont brillé par leur éloquence et leur analyse. D’autres encore ont voulu impressionner financièrement et techniquement. Mais non, rien de tout cela n’a intéressé Antananarivo, la frondeuse. Elle a fait son choix qui doit surprendre certains mais qui reste dans la logique des expériences électorales antérieures. Une concentration des voix sur celle qu’elle pense mériter le plus le titre de modèle pour l’ensemble des citoyens de la ville. Celle qui a pourtant décliné l’invitation au grand débat des intellos mais qui rassure par sa présence et qui nourrit la confiance pour le développement de la ville. Dans l’histoire, des maires ont été confirmés pratiquement avec la même ferveur et foi. Stanislas Rakotonirina, Pasteur Richard Andriamanjato, Guy Willy Razanamasy, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Une logique du « beaucoup d’appelés mais un seul élu ». Une victoire de la ténacité. Depuis 2009, la mouvance Ravalomanana est venue au quotidien se réunir dans les Magro du pays et en particulier dans la capitale pour crier à l’injustice et montrer leur fidélité envers leur choix politique. Les élections communales viennent de couronner de lauriers leur patience. Ils savent que ce sont les six années d’abnégation et non pas la campagne de quinze jours de propagande fut-elle réussie qui a produit ce résultat que le Tim fête dans le bonheur. Lalao Ravalomanana s’est imposée sur ses concurrents parce qu’elle correspond le mieux au modèle qu’ Antananarivo veut suivre. Lalatiana Rakotondrazafy qui fait office de challenger n’a pas démérité dans cette course à la mairie. Mais la vérité des urnes a montré qu’elle est encore loin de pouvoir gagner contre Neny. Ces communales ont permis néanmoins de jauger l’aspiration à la démocratie des électeurs malgré un faible taux de participation sur l’ensemble du territoire.
Zo Rakotoseheno