Lalao Ravalomanana et son fils Tojo n’ont pas encore obtenu d’autorisation et continuent à attendre la décision des autorités depuis le dépôt de leur demande qui remonte à quelques semaines. Jusqu’à présent, ils n’ont pu rencontrer Marc Ravalomanana qu’une fois à Antsiranana depuis son placement en résidence surveillée. Le public ne connaît guère les conditions de détention de l’ancien président de la République. Bien peu de gens ont pu lui rendre visite. Les premières ont été sa famille qui n’a guère été satisfaite des conditions dans lesquelles vit Marc Ravalomanana. Lalao Ravalomanana avait qualifié la pièce où son mari est détenu de « prison», étant donné que l’ancien président de la République n’a pas le droit de recevoir qu’il veut et de sortir à sa guise. La délégation de la Sadc a été autorisée à le voir. Au sortir de la visite, David Malhobo ministre sud- africain de la sécurité d’Etat n’a pas voulu parler des conditions de détention. Il a néanmoins souligné que Marc Ravalomanana « a l’air très solide et est placé dans un lieu bien sécurisé ».
Aucun n’est irréprochable
Les avis demeurent partagés sur ces conditions de détention. Des chefs militaires affirment qu’il est très bien traité. Mais la grande question est la suivante : pourquoi a -t-on sécurisé Marc Ravalomanana à Antsiranana, loin de chez lui ? Pourquoi sa famille n’est-elle pas autorisée à le voir ? les autorités n’apportent pas de réponse à ces questions qui continuent à être soulevées dans l’opinion. Maintenant que la Sadc est passée. Que la réconciliation nationale a été réveillée, Marc Ravalomanana sera-t-il autorisé à assister au sommet des cinq chefs d’Etat que prépare de nouveau le FFKM (Conseil oecuménique des églises chrétiennes). Les représentants des cinq grandes forces politiques ont répondu à l’appel dans le cadre du processus entamé. Mais pourquoi l’ancien exilé d’Afrique du Sud est –il toujours maintenu en résidence surveillée, alors que les autres anciens chefs d’Etat ne sont guère inquiétés sur leur passé. Aucun d’eux ne jouit de l’irréprochabilité dans les décisions et mesures dans le cadre de leur gestion au pouvoir ? La repentance souhaitée par le FFKM n’est certainement pas réservée qu’à Marc Ravalomanana pour réussir la réconciliation. L’autre question qui taraude dans l’opinion est la position du président de la République Hery Rajaonarimampianina. Que prévoit celui qui a pris la tête de la réconciliation nationale ? Quand intégrera-t-il le processus, car pour le moment, c’est le FFKM qui prend des initiatives concrètes ? Cette entité ne sera à l’abri d’un nouvel échec que si elle obtient l’adhésion de la force exécutoire qu’elle ne dispose pas encore. Le succès de la réconciliation nationale en dépend.
Zo Rakotoseheno
