Le coach Nicolas Dupuis est divorcé avec l’équipe nationale malgache. Avant son départ pour de nouveaux horizons, au Sud Soudan, il nous a accordé une interview.
Midi Madagasikara : Vous étiez aux côtés d’Alfred Randriamanampisoa quand il y a eu des conflits au niveau de la FMF. Pourquoi avoir décidé d’entraîner le Soudan du Sud plutôt que de prendre un poste à la FMF à ses côtés ?
Nicolas Dupuis : D’abord, j’ai énormément de respect pour le président Alfred, et je suis très content pour lui et pour le football qu’il soit le président de la Fédération. Je pense que ça peut être un bon président et avec lui, le football malgache peut se développer. J’ai décidé d’aller au Sud-Soudan, le président Alfred est totalement au courant, d’ailleurs, il rentre demain (ce jour) et on a un rendez-vous ensemble mercredi. C’est simplement que j’ai besoin de terrain, j’ai besoin de reprendre le terrain, j’ai besoin d’entraîner, j’ai besoin d’avoir ce stress qui parfois est négatif mais qui devient très positif quand on réussit. J’ai envie d’essayer de revivre ce que j’ai vécu les très belles années à Madagascar sur le terrain au niveau professionnel. J’ai été accueilli au Sud-Soudan comme je l’avais été à Madagascar il y a sept ans, en mars 2016, avec des gens accueillants comme vous l’êtes. J’ai tellement vécu de bons moments ici que j’ai envie de revivre ça. Je suis quelqu’un qui respecte mes contrats, et ce contrat a pris fin le 30 septembre avec Madagascar et j’ai attendu avant d’accepter quelque chose.
MM : Vous êtes coach de l’équipe sud-soudanaise mais vous êtes actuellement à Madagascar. Allez-vous vivre ici et comment allez-vous gérer votre poste ?
N.D : Vous savez quand je suis parti au Sud-Soudan lundi dernier, je suis parti avec une petite valise parce que je n’étais pas sûr du tout de signer au Sud-Soudan où il y avait 215 candidatures pour le poste de sélectionneur. Donc j’étais obligé de revenir et encore une fois, j’habite ici, ma femme est à Madagascar. Mais finalement j’ai signé, je suis bien accueilli, les choses ont été très claires et on a eu des discussions pendant deux jours avant de signer. Ils m’ont choisi parmi 215 candidats donc ça fait plaisir aussi et ils ont accepté que je vienne tous les mois.
MM : Après votre départ à la tête des Barea, vous disiez avoir des projets plus « intéressants et importants ». Où en êtes-vous dans ces projets ?
N.D : J’ai la chance de côtoyer Arnaud, le président de Fosa Juniors et ancien président de l’OPL. On a un projet commun qui consiste à travailler sur la relève de façon privée, sur des académies. On va créer quatre ou cinq académies et c’est pour ça que je vais continuer.
D’ailleurs, c’est une des conditions que j’ai donné au comité exécutif de Sud-Soudan. J’ai expliqué qu’on avait des académies et qu’on avait pour projet d’en faire et d’en créer et il y en a qui existent déjà sur tout le territoire malgache. C’est pourquoi j’ai demandé à pouvoir venir tous les mois, une dizaine de jours sur Madagascar, puisque je suis résident ici pour m’occuper de ça. On mettra des entraîneurs, des structures en place et je gérerai ça parfois de loin même si mon travail premier va être d’occuper l’équipe de Sud Soudan dont l’équipe A, l’équipe CHAN, la qualification à la coupe du monde et puis de superviser l’ensemble de l’équipe U17, U20 et U23. Donc, j’ai énormément de travail et je vais m’engager à fond pour le Sud-Soudan en essayant d’avoir la même réussite qu’à Madagascar. On repart de très loin aussi car l’équipe soudanaise se trouve actuellement aux 167e rang mondial.
MM : Il y a avait un tournoi de détection dénommé Tournoi Doritos, un projet de l’Etat, en vue de constituer l’académie Barea dont ND était le directeur technique. Est ce que ce projet existe encore?
N.D : Le tournoi Doritos, malheureusement en raison d’un désaccord avec l’entreprise qui a disparu mais je suis en contact avec une autre entreprise ici à Madagascar qui devrait pouvoir reprendre le flambeau. Donc, logiquement c’est prévu, les jeunes je ne les oublie pas. C’était un engagement fort que j’ai par rapport à tous ces jeunes malgaches. Je ferais sans doute la même chose au Sud-Soudan aussi.
Heriniaina Samson