Pouvez-vous présenter votre parcours sportif et professionnel ?
Enfant, j’ai joué au foot comme tous les petits garçons de mon âge. Je n’ai commencé à jouer au basket qu’à partir de l’âge de 13 ans seulement. Je faisais partie de quelques clubs dont l’UASC, l’AST et la SOLIMA avant de partir à l’issue de mon Bac effectuer mes études supérieures dans l’administration militaire à Oran en Algérie. Aujourd’hui, je me consacre toujours à cette passion qu’est le basket-ball en donnant le maximum à la fédération tout en jouant en fonction de mes temps libres au sein du club vétéran du BBCM. Sur le plan professionnel, j’ai occupé des postes à responsabilités dans l’armée et dans le civil dernièrement. En ce moment, je suis absorbé par un mémoire de fin de formation en MBA à l’INSCAE, tout en peaufinant en même temps un dossier sur le projet marketing de la FMBB de ce nouveau mandat, la préparation et suivi de la coupe du président.
Cela fait 17 ans que vous êtes au sein de la fédération malgache de basket-ball, quel rapport entre le basket et votre carrière de militaire ?
D’abord, le militaire et le sport vont de paire. Pour ma part, j’ai toujours su marier études, carrière professionnelle et sports, sans mettre de côté, loin s’en faut la vie de famille. Par la suite, ma modeste participation dans le basket en tant que dirigeant se résume au sens du partage. Je présume que j’ai eu quelque chose à travers les valeurs éducatives du sport en général, et du basket en particulier, et que c’est à mon tour de donner aux jeunes actuellement. C’est du travail qui relève du bénévolat où votre temps, énergie et moyens financiers y sont engagés. Mais il n’y a pas raison de s’en plaindre. C’est à la fois un choix de vie et une satisfaction personnelle d’accomplir un devoir citoyen. Je dois admettre en toute humilité que c’est mon état d’officier de l’armée qui se veut être exemplaire pour mes concitoyens qui dicte quelque part mes actions.
Comment êtes-vous arrivé jusqu’à la fonction de managérat général après avoir occupé le poste de trésorier ? Pourquoi ce revirement ?
Le poste de Manager Général exige la réalisation de moult défis liés au développement de la discipline, combien même ses attributions ne concernent pas directement les aspects techniques. Dans le contexte difficile que vit l’ensemble du mouvement sportif à Madagascar, nous avions toujours voulu, le président et moi, que la gestion du basket se conçoive différemment. Notre défi a été toujours de mettre la FMBB en locomotive et référence quant à la manière de diriger une fédération. A cet effet, nous avons des orientations stratégiques et des plans conçus afin de parvenir au bout de notre objectif qui reste en somme la vulgarisation de cette discipline avec ses valeurs connexes.
Quels sont vos objectifs à la tête du managérat général pour cette année et les perspectives pour ce mandat quadriennal ?
Je rappelle en premier lieu que le Manager Général se charge de la recherche de partenariat et sponsoring ainsi que de l’organisation des événementiels extra-sportifs, notamment les manifestations culturelles autour du basket. Il valide et coordonne en même temps les actions des commissions marketing et communication de la FMBB. Mon objectif principal a été en permanence de préserver une image reluisante du basket en général, et de la fédération en particulier. Comme il a été dit auparavant, les défis liés au développement de cette discipline sont multiples et le Manager Général n’est qu’un outil parmi d’autres en vue de l’atteinte de ces objectifs. A travers les actions entreprises par toute une équipe au sein de la FMBB et bien menées par l’actuel président, je crois fermement que la fédération a trouvé la meilleure voie afin de gagner son pari de développement. Le partenariat que le président lui-même venait d’établir avec la NBA en est témoin. Nous reviendrons plus profondément là-dessus prochainement. En somme, le basket est un atout de visibilité. Nous sommes à la recherche d’un partenariat win-win où les éléments objectifs et rationnels liés au marketing de la société partenaire doivent prendre le dessus sur le critère subjectif inhérent à la relation interpersonnelle rencontré habituellement. La bonne santé actuelle de cette discipline me rend optimiste sur ce sujet.
Qu’en pensez-vous du rôle de l’Etat, des partenaires et de la presse dans la promotion du sport en général ?
Vérité de la Palice, permettez-moi l’expression. Il s’agit du « toko telo mahamasa-nahandro », le triangle vertueux oserais-je encore dire. Il faut l’avouer cependant que pour un pays en développement comme le nôtre, le rôle de l’Etat ne pourrait paradoxalement pas se cantonner à la régulation et la gestion des cadres législatifs liés aux sports. L’Etat malagasy, par l’entremise du ministère de la Jeunesse et des Sports est bien conscient de cette situation en allouant des subventions de manière ponctuelle suivant leur appréciation du programme de la fédération en rapport à une action donnée. Il faut savoir justement que la pierre d’achoppement au développement du sport à Madagascar réside dans notre insularité et l’insuffisance de contacts avec le monde extérieur. Participer à des compétitions, ne seraient-ce que régionales relève du « parcours du combattant » pour les dirigeants sportifs. En un mot, chaque fédération (pourquoi pas jusqu’à son démembrement au niveau de la ligue) devrait avoir recours à une subvention annuelle de l’Etat en fonction de son envergure. Aussi, un fonds spécial ou un budget interministériel géré au niveau du MFB devrait également être constitué afin de faire face exclusivement à la participation des athlètes malagasy aux compétitions internationales suivant un mécanisme prédéterminé. Ce ne sera certes pas une mince affaire pour l’Etat, mais les résultats, à l’instar de ceux obtenus par les pays qui vivent de la même situation que le nôtre passerait par ce chemin. Et nous ne devrions même pas parler de sacrifice car il s’agit tout simplement d’un devoir envers la nation dans son ensemble. Mais l’argent, même essentiel, ne résoudra pas tout. Un facteur de blocage majeur relève de la mentalité de l’ensemble des acteurs œuvrant dans ce domaine. Révolutionner cette mentalité, agissant telle une gangrène et qui mine le monde sportif, est un travail de longue haleine. Les dirigeants sportifs, en premier lieu, se doivent de servir d’exemple et ne point laisser transparaître des agissements contraires à l’éthique du sport comme nous avions eu vent malheureusement à travers des scandales et manœuvres malsaines lors des dernières élections fédérales. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres…
Un mot par rapport à la coupe du Président ?
Les éliminatoires de zone battent leur plein. Je rappelle que ce tournoi ratisse large au niveau national et entre vraiment dans la politique de vulgarisation prônée par la fédération. Ce qui est aussi important réside dans les valeurs que nous véhiculons communément à l’endroit des jeunes qui constituent pour nous le premier levier de développement du pays. Je tiens d’ores et déjà à remercier, en tant que président du comité d’organisation, toute l’équipe de la présidence de la République qui nous soutient dans la réalisation de ce projet.