
Ayant comme références des fervents révolutionnaires comme Martin Luther King et Léopold Sédar Senghor, Nirina Razafindralambo, à travers son exposition, qui se tient au CRAAM jusqu’au 30 mars, met en avant cette valeur humaine malgache qui tend à se perdre depuis l’année 2008.
« On m’appelle l’art, je suis un être sensible, un citoyen du monde, une liberté de penser, et surtout un vecteur d’expression souvent oublié de ma population. Mon principal objectif : implorer la dignité humaine dans un monde où tout n’est que chaos, où tout est à refaire… ». C’est ce que soutient l’art de Jean-Nirina Razafindralambo. Spécialiste de l’art figuratif contemporain ayant un penchant pour l’art populaire, son exposition « La dignité humaine » rehausse l’espace Matières vives de l’ADMC-CRAAM avec ses tableaux se basant sur le mouvement et la composition. Ayant comme références des fervents révolutionnaires dont Martin Luther King et Léopold Sédar Senghor, on peut trouver dans son propos artistique la rage de retrouver cette dignité, cette valeur humaine malgache qui tend à se perdre depuis l’année 2008, où la situation politique de Madagascar n’a fait que se dégrader. « Certes, nous sommes revenus à l’ordre constitutionnel, mais je trouve que cette crise a encore jusqu’à présent une répercussion sur la vie de notre société, ne serait-ce que pour citer la pauvreté, l’insécurité, l’injustice, la perte de valeurs… ». Aujourd’hui, il estime que les artistes ont aussi leur mot à dire face à ces maux qui minent le pays. Quoi de mieux que l’art pour tirer la sonnette d’alarme?
Depuis le 9 jusqu’au 30 mars, Nirina Razafindralambo expose donc « Dignité humaine » dans les locaux du CRAAM à Ankatso.
Parcours. Né en 1982 à Madagascar, passionné de dessin depuis sa tendre enfance, Jean-Nirina Razafindralambo s’est d’abord initié à l’aquarelle. « A Madagascar, il n’y a pas d’académie de peinture depuis l’époque coloniale. J’ai suivi des cours de dessins dans une petite école de beaux arts à Ambondrona de l’époque puis au Cercle germano-malagasy ». Il s’est voué une passion pour la bande dessinée sous la bienveillance du professeur Jean de Dieu Rakotosolofo. Ses premières créations se déclinaient sur le thème de la différence qualitative et quantitative, esthétique, culturelle, raciale ou sociale. Son propos artistique et sa technique lui ont valu sa participation à des festivals et biennales à l’étranger comme le troisième Festival mondial des Arts Nègres à Dakar en 2010, la Biennale internationale du portrait Bosnie Herzégovine en 2011 et 2015. Un artiste dont les œuvres, l’expo, méritent vraiment le détour !
Mahetsaka