
Carton plein pour Nirvan’Art, spectacle multidisciplinaire par des femmes, avec des femmes. 18 au total, qui ont donné un spectacle hors du commun hier à l’IKM Antsahavola.
Les femmes s’expriment ! 18 femmes se relaient pour donner la rime. C’était hier à l’IKM Antsahavola, à l’occasion du spectacle Nirvan’Art. Un véritable défi relevé par Voots Kongregation qui a organisé la manifestation et pour ces 18 femmes qui ont offert une magnifique prestation. Dans la salle, le public n’arrêtait pas d’entrer et de prendre des places, si chaises il y en avait encore, puisque très vite, il a fallu se lever et trouver des places ici et là pour pouvoir apprécier le spectacle. Car Nirvan’Art a fait plus que carton plein, pour un mardi après-midi à 15h. « Chapeau » pour un événement qui n’a pas été matraqué sur les chaînes télé et radio, cela montre qu’il y a encore beaucoup de personnes qui s’intéressent à l’art, le vrai.
Sur scène défilaient les artistes. Joey, la slameuse, a donné le fil conducteur du show. La femme dans toute sa splendeur, sa place dans la société, l’art, la politique. Une « utérocratie » qui ramène bien la femme à sa place, son rôle, dans une société malgache originellement matriarcale. C’était presque une revendication, un appel qui n’est pas resté sans écho dans le vide, puisqu’à tout moment, le public « s’imprègne » de ses textes. La scénographie est riche : à gauche, une petite table à fleur pour que Tsiky Moon se lâche sur les ongles des artistes. C’est du nail art, ou l’art au bout des ongles. Le tout projeté en direct sur le grand écran au milieu de la scène, entre les photos prises par le collectif She. A droite, ClipsTeen agite ses bombes pour taguer en live. Une performance qui a émerveillé l’assistance lorsqu’en quelques minutes, la toile blanche prend des couleurs et laisse apparaître des visages, des histoires. La danseuse Julie Iarisoa a vibré sous les rythmes des chanteuses et des musiciennes. Body « paintée » par Sleeping Pop, elle devient elle-même le support de création d’une autre artiste, tandis que son corps évolue au son de la musique. Danse contemporaine, il faut regarder, ressentir, éviter d’essayer de comprendre, toute la magie est déjà là. Les musiciennes, chanteuses et rappeuses interprètent chacune leur morceau, applaudi par l’assistance. Avant un bouquet final où toutes les participantes se rejoignent pour un « Girl just wanna have fun », chorégraphie à l’appui.
Le succès de ce premier pas est très encourageant pour cette brochette d’artistes femmes. Le spectacle a été filmé et sera compilé dans un DVD. En attendant, le public ne bouderait pas un remake !
Anjara Rasoanaivo