Les prix ne sont plus revenus à la normale, malgré la fin de la saison des pluies. Avec la tendance actuelle, il faut croire que l’inflation pour cette année sera plus accentuée, par rapport aux années précédentes, alors que le pouvoir d’achat continue de s’effriter.
Le niveau de vie de la population malgache est en nette dégradation. Les consommateurs n’arrivent plus à maintenir le niveau de consommation par tête. Cette évolution négative est visible sur le marché où les marchands d’Antananarivo commencent à vendre fréquemment du riz par demi-kapaoka, de la viande hachée mesurée avec de petites cuillères ou que l’on pèse avec des pièces de monnaie sur une balance. Il faut croire que la situation s’empire comparée à la longue période de crise. « Nous sommes obligés de trouver un moyen de réduire la quantité de la marchandise pour s’aligner au pouvoir d’achat des consommateurs. Cette technique est déjà utilisée dans les zones très reculées depuis des années. Il arrive que certains vendeurs vendent les allumettes par trois tiges et non plus par boîte ; et divisent un savon selon le budget de l’acheteur. Cette situation déplorable est en train de se produire à Antananarivo qui est pourtant la Capitale de Madagascar. Le peuple s’appauvrit pendant que les dirigeants s’enrichissent », nous confie un marchand opérant à Andravoahangy. En effet, c’est la population qui s’approvisionne dans les épiceries du quartier et qui représente la majorité, qui vit ce phénomène depuis quelques mois, d’après les épiciers.
Inflation. Cette situation a commencé avec les fortes pluies qui ont engendré inondations et dégradations des routes. Mais même si les problèmes de transports de marchandises sont désormais résolus, les prix n’ont connu que des baisses symboliques. Et si on compare ces prix à leurs niveaux avant la saison des pluies, on constate une forte augmentation, si on ne cite que le prix du riz qui était entre 1 200 et 1 400 Ariary par kilo, avant la saison des pluies et qui est aujourd’hui entre 1 500 et 1 800 Ariary. Le prix du kilo de riz de luxe dépasse même le seuil des 2 000 Ariary. Selon les données recueillies par l’INSTAT (Institut national de la statistique), le niveau des prix s’est surtout accru à Antsirabe, avec une hausse de 7,5 % ; et à Antananarivo avec une hausse de 7,1 %, au début de cette année, par rapport à la même période en 2014. Au niveau national, cette hausse est pourtant à 6,7 %. Avec la tendance actuelle, une forte inflation est probable vers la fin de cette année, par rapport à fin 2014. Cependant, il faut noter que la hausse des prix n’est qu’une facette de l’appauvrissement de la population. D’après les économistes, même si le prix serait resté stable, la dégradation du pouvoir d’achat de la population et les difficultés d’entreprendre des activités économiques restent de grands facteurs du déclin du niveau de vie des Malgaches.
Antsa R.
