
Qui aurait cru que derrière le joueur de « valiha » se cache en fait un grand passionné de « metal » et un chevronné de guitare ? C’est pourtant le cas. Et bien plus encore.
Les inconditionnels de Tarika Bé le connaissent comme étant le joueur de valiha attitré du groupe. De temps à autre, il se met également parfois derrière un « kabôsy » ou un « marovany ». Oui, il joue de tous ces instruments traditionnels-là mais… Qu’on ne s’y trompe pas ! Ce n’est pas parce qu’il joue de la « valiha » qu’il est moins doué à la guitare. Et ce n’est pas non plus parce qu’il est membre de Tarika Bé qu’il n’aime pas le rock. Le rock ? Il en est même un amoureux. Chose que la plupart des gens trouvent d’ailleurs inaccoutumés et incompatibles. « Les gens portent souvent un jugement sans savoir. Pour eux, traditionnel ne rime pas du tout avec rock. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, moi, je joue de la « valiha » comme je joue de la guitare. J’aime le heavy metal comme j’aime ce qu’on fait dans Tarika Bé ». Pour Njaka Rakotondramanana, car c’est de lui dont il s’agit, il est important de s’ouvrir aux autres genres musicaux. C’est ce qui, jusqu’à présent, les a menés loin, très loin.

Plus qu’un musicien. Il ne porte pas de blouson cuir et ne s’habille pas souvent en noir. Non, il n’a pas tellement le look d’un rockeur. Il vient d’ailleurs de troquer sa longue chevelure, la seule chose qui lui donne l’allure d’un métalleux, contre un court. Mais Njaka est un guitariste de rock. « Quand je ne suis pas avec Tarika Bé, je joue du rock ». Tous ceux qui ont eu la chance de le voir à l’œuvre, lors du « Monsters of metal » au Dôme Ankorondrano récemment ont pu apprécier sa performance endiablée. Et lui de continuer : « Je suis

également un artiste peintre et scénographe. C’est ce qui m’a mis en relation avec Hanitra. En 2003, elle a fait appel à moi pour monter une expo d’instruments traditionnels à travers tout Madagascar. A l’époque, je ne jouais pas de la guitare. J’étais captivé par tous ces instruments ». Il retranscrit ses connaissances de la guitare sur la « valiha ». C’est ce qui fait que sa manière de jouer de la « valiha » est différente de celle de tous les autres. Depuis qu’il est devenu membre à part entière du groupe Tarika Bé et la peinture et la scénographie. « Tourner et faire des concerts à l’étranger prend beaucoup de temps, d’autant plus qu’à l’époque, je ne maîtrisais pas encore totalement la « valiha », mais j’ai acquis de l’expérience au fil des années ». Qui sait donc si à l’avenir, Njaka pourrait reprendre la peinture et la scénographie ?
Mahetsaka