
A trois jours de la fête de la Nativité, la ville d’Antananarivo vit bel et bien dans une ambiance, que quelques fausses notes viennent, cependant, tiédir.
Côté pile, un air de fête aux mille couleurs que reflètent les jouets par milliers qui envahissent les trottoirs et les grands magasins, les décorations, lumineuses ou non, des boutiques et même des épiceries de quartier ; les articles d’habillement et autres accessoires proposés à tous les prix ; les foules qui envahissent le centre-ville et tous les marchés de la capitale, etc. Et côté face, des rues et des espaces publics croulant sous les déchets laissés aussi bien par les milliers de marchands de rue du centre-ville que par les simples usagers ; une insécurité encore plus grandissante avec des dizaines de cas de vols à la tire et davantage de victimes des pickpockets ; un pouvoir d’achat fortement plombé par les hausses successives des prix et un climat économique plutôt morose ; et pour finir, le moral dans les chaussettes pour ceux qui n’ont que de bien maigres moyens, voire pas un rond, à consacrer aux fêtes.
Opulence et pauvreté. Et pourtant, ménages vivant dans l’opulence comme familles moins nanties, vivent cette période des fêtes, chacun à sa manière. Les plus pieux mettent en avant, et ce avant tout, la dimension chrétienne de la fête de la Nativité, en se préparant spirituellement à l’accueil du Messie. D’autres y accordent moins d’importance mais ne se privent pas de la joie et de l’excitation de préparer la fête de Noël « comme il se doit » : de nouveaux habits ; un repas de fête, souvent en famille, autour d’une table savamment décorée pour l’occasion ; des cadeaux pour chacun notamment aux enfants qui viendront les découvrir au pied du sapin, etc. ou alors tout le contraire, et ce, pour les plus démunis : Noël sera un jour comme les autres, du moins, extérieurement…
Hanitra R.