
A quelques jours avant la mise en place du gouvernement, le Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM) dit « non » au retour des anciens ministres à la tête du département ministériel de la Justice.
Les négociations et les tractations vont bon train en ce moment, concernant la formation du nouveau gouvernement de consensus. Si certains se focalisent sur le nombre de ministères que les partis politiques vont se départager, d’autres posent leurs conditions par rapport aux qualités de celui ou celle qui sera à la tête d’un département ministériel auquel ils sont rattachés. Le SMM ou Syndicat des Magistrats de Madagascar en est une parfaite illustration. En effet, hier, dans une déclaration, le SMM a – outre le fait qu’il ait félicité le nouveau Premier ministre Ntsay Christian – (im)posé quelques critères que le futur ministre de la Justice devrait avoir. Le SMM a, par exemple, exigé qu’il faut que ce ministre soit un magistrat, mais un magistrat « qui n’est pas au bord de la retraite, ayant des expériences en administration et en élections, un magistrat intègre qui est convaincu et conscient de la lutte contre la corruption qu’il faudrait mener au sein de la Justice».
Plusieurs noms. Si cela se trouve, le SMM veut une nouvelle tête au sommet du ministère de la Justice. Les magistrats, membres de ce syndicat l’ont, d’ailleurs, souligné noir sur blanc dans ladite déclaration. « Nous ne souhaitons plus que les anciens ministres de la Justice reviennent et nous recommandons à ce que le SMM soit consulté avant la nomination du futur ministre de la Justice », soutiennent-ils. En d’autres termes, mais le conditionnel est de rigueur, le SMM voudrait proposer quelques personnes potentielles au Premier ministre, et lesquelles respecteront ou présenteront les critères cités infra. Nous avons interrogé un magistrat, simple membre du syndicat des magistrats sur ce dernier point. « Le SMM a plusieurs noms à proposer. Oui, nous voulons les proposer. Mais nous ne souhaitons pas participer dans les diverses tractations avec les partis politiques. Néanmoins, je tiens tout de même à signaler que, proposer des noms à la tête de notre ministère ne signifie pas que nous entrons dans le jeu politique », a-t-il répondu. Et lui de poursuivre que « l’unique but de cette proposition n’est autre que l’indépendance de la Justice et l’harmonie en son sein ».
Aina Bovel