Andry Rajoelina a lancé un appel à l’endroit du peuple malgache afin de se lever pour défendre la démocratie et la liberté d’expression, mais aussi d’être témoin du non-respect de la loi perpétrée par les tenants du régime actuel.
« Ça suffit ! On ne peut plus accepter les mensonges et le non-respect de la Constitution ». C’est en ces termes que l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina a réagi à la nomination du nouveau Premier ministre, le Général de Brigade Jean Ravelonarivo. Apparemment très remonté contre le président Hery Rajaonarimampianina qui a pris de court tout le monde en procédant à cette nomination dans la soirée de mercredi, alors que les acteurs politiques sont en pleine négociation dans le cadre du processus de réconciliation nationale, l’ancien leader de la Révolution orange de 2009 a décidé de quitter précipitamment l’Hôtel 5 étoiles d’Ivato pour tenir sa conférence de presse au Carlton. « Nous n’acceptons pas cette nomination », a-t-il martelé. Tout en lançant un appel au respect de la Constitution à l’endroit du numéro Un d’Ambohitsorohitra, Andry Rajoelina de soutenir : « Nous ne demandons pas une faveur mais réclamons plutôt notre droit ». En effet, d’après lui, l’Alliance d’Ambodivona, avec 49 députés pour le « MAPAR », 15 pour le « VPM/MMM », 5 députés de chaque pour l’« ARD/AVANA » et le « Parti Vert » et 6 pour le « Hiaraka Isika », constitue le groupe de partis majoritaire à Tsimbazaza. La présentation du Premier ministre devrait donc revenir à cette entité politique.
Stratégie. Aussi l’ancien président de la Transition exige-t-il le respect de l’Arrêt n°11 de la Cour Electorale Spéciale (CES) relative à la proclamation officielle des résultats des élections législatives, mais aussi et surtout, de l’article 54 de la Constitution relatif à la nomination du Premier ministre. « Ces dispositions ne prévoient pas que le Premier ministre soit présenté par les députés qui se considèrent comme majoritaires à l’Assemblée nationale mais plutôt par le parti ou groupe de partis majoritaire », a-t-il réitéré. En quelque sorte, l’Alliance d’Ambodivona conteste fermement la nomination du Gal Jean Ravelonarivo à la Primature. Andry Rajoelina a toutefois laissé entendre que « cette contestation n’est pas contre la personne du nouveau Premier ministre mais plutôt contre le non-respect des textes régissant sa nomination ». Pour l’heure, les leaders de l’Alliance d’Ambodivona se défendent de révéler leur stratégie, ni de répondre jusqu’où pourrait aller cette contestation. Pour sa part, l’ancien président de la Transition a lancé un appel à l’endroit du peuple malgache à se lever pour défendre la démocratie et la liberté d’expression, mais aussi d’être témoin du non-respect de la loi perpétré par les tenants du régime actuel. Même si Andry Rajoelina a déclaré hier qu’il n’envisage pas de provoquer des troubles au pays, bon nombre d’observateurs considèrent sa déclaration d’hier comme un appel à la révolte populaire.
Davis R