
La polémique autour du vol AF du 26 avril 2021 continue d’enfler, en attendant les explications que le président de la République apportera durant son intervention radiotélévisée prévue dimanche soir. L’occasion pour le locataire d’Iavoloha d’annoncer la prolongation de l’état d’urgence sanitaire pour une troisième période de 15 jours avec les mesures qui vont avec, tout en réitérant l’importance vitale qu’il attache à « la santé du peuple malgache ».
Les 280 passagers qui ont débarqué du vol Air France en provenance de Paris lundi dernier, sont mis en quarantaine pendant 14 jours. Ils sont confinés dans deux grands hôtels de la capitale où des éléments des forces de l’ordre sont stationnés en permanence. La Direction de la Surveillance du Territoire effectue même des contrôles inopinés sur place aux fins de vérifier le strict respect de cette mesure d’isolement qui n’a fait jusqu’à présent, l’objet d’aucune verbalisation.
Intervention. En effet, il a été rapporté sur les réseaux sociaux que certains passagers auraient été aperçus dehors. Ce qui a visiblement amené une responsable auprès d’une institution à ne pas exclure des suspicions de corruption. Une autre responsable de rassurer, le lendemain, que les passagers en question ont réintégré leur lieu d’isolement. De source informée, c’est une haute personnalité qui aurait fait une intervention en faveur de quelques passagers pour que ces derniers puissent sortir de l’hôtel. Un deux poids, deux mesures qui a provoqué la frustration voire le mécontentement des autres passagers qui continuent d’être confinés à leurs propres frais.
Délit. En tout cas, le non-respect de la quarantaine expose la population à un risque immédiat de contamination par la Covid-19. Un délit de mise en danger de la vie d’autrui surtout avec les mutations du virus dont le plus dangereux est le variant indien détecté jusqu’ici dans plus d’une quinzaine de pays. Madagascar n’ayant pas les moyens de la traçabilité des 280 passagers ayant embarqué à Roissy, on ne sait pas si certains d’entre eux ont transité ou séjourné dans ces pays hautement à risque. Sans parler du variant brésilien qui continue de progresser en France.
Une trentaine de cas positifs. Quand bien même les 280 passagers auraient tous produit un test PCR négatif avant l’embarquement à Paris, une trentaine de cas positifs viennent d’être détectés selon les résultats des tests effectués sur place, alors que quelques-uns seraient déjà sortis – momentanément ou définitivement – de l’hôtel où ils étaient en quarantaine. Avec ce que cela suppose de cas contact avec l’extérieur où le variant sud-africain continue de provoquer une véritable hécatombe, en dépit des propos lénifiants tenus sur une station étrangère par le ministre de la Santé qui estime que la situation « n’est pas tellement effroyable ». En tout cas, les variants brésilien et surtout indien inspirent de l’effroi.
R.O