Bilo est la figure essentielle de la scène malgache. Cérébral et charnel, le salegy, une musique autant spirituelle que dansante. Chanteur engagé qui a commencé sa carrière dans la région septentrionale de Madagascar, il écrit des chansons conscientisant l’auditeur. Les préférées des vétérans sont Avy Fanorolahy, Malagasy tokana, et Mpinamagna.
Le morceau Kaka vôla, n’a pris aucune ride, il est toujours d’actualité ! Kaka vôla, veut dire l’argent est le maître, le roi. Dans cette chanson, Bilo parle de Jao qui quitte son pays pour se lancer dans une carrière politique. Les gens du village se demandent où il est et ce qu´il est devenu. Plus tard, ils s’aperçoivent que Jao grossi les rangs des politicards. C’est pour lui un moyen de s’enrichir et de se faire de l’argent facile. Telle est la vision du bas peuple envers les autorités. Assis sur la tribune, vêtus de costard sur mesure, les politiciens ne pensent qu’à gonfler leurs comptes en banque. « L’argent sait tout faire, ça casse des pierres », l’adage « l’argent ne fait pas le bonheur » est confirmé. Jao, le machiavélique, ne pense qu’à ses intérêts, il a la mémoire courte. « Le peuple ainsi que ses amis meurent de faim » , chante l’interprète dans son deuxième couplet.
D’après un fan de Bilo, « cette chanson parle des ces politiciens qui n’ont pas honte de mentir à leur peuple. Nous sommes sur la dernière ligne droite du mandat présidentiel. Place aux campagnes électorales. Nous allons entendre des promesses. Mais une fois signés, les politicards ne pensent qu’à se construire des maisons, et oublient de construire la nation. Alors voilà…lorsque j’écoute Kaka vôla, j’ai l’impression que Bilo a sorti cette chanson il y a 6 mois ».
Iss Heridiny