La première édition du Nosy Be Jazz Festival organisée a tenu son pari. Soirées sold out tous les soirs, dont le samedi au Ravintsara Hôtel et le dimanche au Nosy Be Hôtel. Les organisateurs n’ont pas caché leur satisfaction.
Niry Ravelojaona, président de l’association Nosy Be Jazz Festival Organisation Committee n’a pas manqué de souligner durant ses discours de présentation que l’événement est une grande première, et qu’elle est déjà très prometteuse, à en croire l’engouement du public pour le concept. Car étant opérateur touristique, Niry Ravelojaona du Za Tours n’en fait pas seulement un festival, comme tous les autres. Mais un produit d’appel pour la promotion touristique à Madagascar, et à Nosy Be en particulier. « C’est un peu comme un investissement » dit-il. Une manière de créer un aperçu de ce que ce Jazz Tour sera dans les prochaines années. Un rendez-vous du jazz sous les tropiques, Nosy Be répondant à tous les critères pour faciliter l’organisation d’un événement d’une telle envergure.
Mélomanes. Après une ouverture officielle grand public, place aux soirées. Samedi donc, au Ravintsara Hôtel, tout le beau monde de Nosy Be a répondu présent et a réservé toutes les places. Sur scène, Teta et Chrysanto ont ouvert le set, sans Joël Rabesolo qui n’a pas pu venir au dernier moment. Teta, en solo, fait parler sa guitare dans la langue du tsapiky conjugué au roots du deep south pour une couleur blues. Chrysanto le rejoint, et le duo est plus que magique. Les mélomanes et musiciens saluent la prestation des deux guitaristes, ne manquant aucune miette des techniques qu’ils manient parfaitement. Ceux qui aiment la bonne musique sans forcément tout comprendre ressentent ce fort sentiment de mélancolie qu’ils transmettent grâce à leur musique. Puis, la très attendue Lalatiana monte sur scène, accompagnée des virtuoses du Jazz Club du CGM. Aris, Njaka, Andry Mick tantôt au clavier, tantôt au trombone, et même à la basse, Tonny à la basse également, Joro à la guitare, Josia et Bill aux batteries. Lalatiana a été enchantée de cette rencontre musicale. Mais c’est surtout son public qui a savouré l’instant, il faut dire que Lalatiana à Nosy Be, ce n’est pas commun. Le lendemain, la soirée a été sous le signe du jazz dans sa plus pure expression. Cette fois-ci, le jazz club du CGM avec ses 9 représentants, puisque Mampionona la chanteuse les rejoint, a offert une prestation digne des plus grands de la discipline. Les musiciens se forment en puzzle et se la jouent quartet, quintet… et jouent leurs morceaux. Petite présentation avant chaque set, puis place à la musique. On ressent alors la passion qui les anime tous, car outre la virtuosité de chaque musicien, ils se laissent emporter par leur inspiration pour laisser le public bouche bée. Les deux invités internationaux Jacky Terrasson et Stephan Belmondo reprennent le relais, et enchantent également ce public averti. Le tout se termine dans un boeuf où tout le monde participe.
Master class. Outre l’aspect purement spectacle, ce festival de jazz sous les cocotiers de Nosy Be est aussi une belle occasion de rencontre et d’échanges entre artistes. D’emblée, Jacky Terrasson ne cache pas son envie de jouer avec le guitariste Teta. L’artiste a alors raconté son parcours, voulant faire de cette master class un espace d’échange entre musiciens d’abord, car le jazz est avant tout une aventure humaine. Stephan Belmondo a, quant à lui, partagé ses petites astuces et ses inspirations lors de ses compos. Belmondo n’a d’ailleurs pas caché que ce séjour lui a beaucoup apporté.
La soirée de clôture de ce Nosy Be Jazz Festival s’est tenue le lundi 31 octobre au Libertalia Green Park. Si le jazz voulait être fédérateur, c’est en tout cas ce que les organisateurs ont fait. Des musiciens locaux sont montés sur scène, et une fanfare locale a repris des titres connus, mettant de l’ambiance et une touche purement exotique dans ce cocktail. Tous les participants se sont relayés pour créer cette ambiance de jam session. D’autres, venus assister à ce festival, ont également joué, comme Andy Razafindrazaka qui a échangé des notes avec Tonny à la basse et Njaka au clavier.
Et comme en musique, le temps passe plus vite, le rideau est tombé sur cette première édition. En attendant impatiemment celle de 2017 !
Anjara Rasoanaivo



