
Que du bon punch à Nosy Be! Depuis samedi, la plage de Madirokely est le lieu de rendez-vous par excellence des festivaliers.
Petits et grands, d’ici ou d’ailleurs, le grand public se délecte de musique, bien loin de ces répertoires tropicaux habituels certes, mais tout aussi torride si ce n’est plus, soit dit en passant. Sur la grande scène érigée au coin de la plage, les artistes se relayent sous des yeux ébahis de certains, des oreilles de producteurs tentant de défricher les talents malgaches, mais aussi, un public qui découvre ces faiseurs de musique de l’autre bout du monde.
Avec une programmation riche en couleurs, le festival prend une dimension artistique plus élevée encore. Durant la première soirée, les choses sérieuses commencent avec l’entrée de Gafunk. Avec le Bassiste, Nully Ratomosoa en tête, ça swingue aux rythmes du « funk gasy» comme il l’aime bien appeler son style. Tsilavina à la guitare et Titi à la batterie, tous les yeux sont surtout braqués sur la jeune chanteuse Cyci. Ce petit bout de femme timide aux premiers abords, mais qui s’avère être une chanteuse charismatique. Cette voix rauque qui n’a rien à envier aux autres, fait dorénavant la marque de fabrique du groupe. Faisant moult aux stéréotypes, la jeune femme captive le public en interprétant magistralement les morceaux choisis de Nully comme « Tara lera ».
A son tour, Hans Nayna, le chanteur mauricien reste fidèle à son image. Depuis son dernier passage à Madagascar, il a sorti un second album qu’il a partagé avec cette fougue d’on lui connait. Accompagné de ses musiciens, l’interprète de « Music for the soul » a fait chavirer plus d’un cœur sur « On the Way », Water, ainsi que plusieurs morceaux de son premier opus.
Pour sa part, ChaCha, la Djette qui nous vient tout droit de la Chine, a subjugué les mélomanes. Ses sons nous ramènent immédiatement des techniques à la Daft punk combinés avec un peu de Pharell Willams, ainsi qu’un soupçon de Calvin Harris… Allant du hip-hop au reggae, en passant par du rock saupoudré d’électro, la jeune femme au look atypique a réussi à conquérir le cœur de Nosy Besans se faire arrêter par la barrière de la langue, car comme elle le dit si bien, la musique est un langage universel. Qu’elle chante en chinois n’est pas un problème, car l’émotion passe de par la musique.
Dans le même calibre, mais d’un tout autre genre, Pamplemousse de la Réunion surprend par son post-hard rock. A bas les étiquettes et que l’on ne se fie point au nom du groupe, car si la Réunion est connue pour son séga maloya, Pamplemousse envoie du lourd au sens propre du terme, plus proche de Slipknot, leur style frôle le Hard, rajoutant carrément une couleur rock au festival. Quant à Loharano et Kristel, les deux groupes donnent le meilleur d’eux-mêmes. Si le premier est sur la voie de la découverte auprès des producteurs internationaux, le second vient en confirmation de l’essence même de ce festival.
Zo Toniaina