A Nosy-Be, la culture fait partie intégrante des produits touristiques proposés par l’office régionale du tourisme. Parmi tous ces sites, le village de Marodoka mérite un détour. Histoire, culture, artisanat, leçon de vie… tout y est pour faire une découverte hors du commun.
A Nosy-Be, les visites culturelles sont aussi intéressantes que les plages et le tourisme balnéaire. Chargée d’histoires, cette petite île a beaucoup à raconter. A quelques minutes de Hell-Ville, le village de Marodoka renferme bien des mystères. C’est là-bas que les premiers migrants se sont installés, et la maison fantôme de Karim Djikak en témoigne. Un style colonial hérité des architectures indiennes, il faut dire que ces premiers habitants étaient des commerçants arabes, puis des indiens. Avec l’ancien port, cette ville a longtemps été un pôle commercial. D’ailleurs, c’était la principale ville bien avant Hell-Ville. D’où son appellation, Marodoka ou encore beaucoup de commerces. Aujourd’hui, tout n’est que ruine. Des vestiges de maisons où seuls les murs ont retenu quelques murmures, des mosquées construites il y a des siècles, un port abandonné… et une maison fantôme, passage obligé pour mieux comprendre les âmes qui vivaient dans cette ville plusieurs années de cela maintenant.
Visite culturelle. Aujourd’hui, le village de Marodoka est entre ces souvenirs du passé, une authenticité à travers la simplicité et les héritages traditionnels de ses habitants, et un développement, puisque le village est devenu un site touristique. Ouvert au grand public, la visite commence par la maison fantôme. Des histoires qui glacent le sang animent ce début de voyage. Puis, l’on marche vers les petits sentiers qui mènent vers les divers sites importants du village, que ce soit au port, à la mosquée, ou encore au cimetière. Des panneaux d’explications racontent chaque étape, entre religion et migration, toujours dans la même âme. Car Marodoka, qui n’a de village commercial que de nom, est devenu un grand village d’artisans. La visite se termine d’ailleurs par un spectacle culturel de l’association Ravinala.
Association Ravinala : Une idée de génie pour écouler les produits artisanaux. A Marodoka, une association de femmes, qui compte quelques hommes, anime tout le village. Ce sont à la base des artisans, qui font des broderies et des nappes, et qui se démarquent par la minutie de leur travail. « Nous avons de bons produits, mais nous avons eu beaucoup de mal à écouler nos marchandises, principalement parce que les gens ne venaient plus dans le village. C’est ainsi que nous avons pensé à créer un circuit touristique, afin d’attirer le maximum de touristes, qu’ils soient étrangers ou nationaux » explique Miriam, présidente de l’association Ravinala. Une idée de génie qui s’est concrétisée en avril 2008. La voilà donc à diversifier ses activités, et à créer un spectacle culturel montrant l’étendue des danses traditionnelles de la région Sakalava. « On a dansé, on a créé ce spectacle qui montre nos origines culturelles, et qui reflète aussi les relations de parenté culturelles entre nous Malgaches et les îles sœurs, comme Comores et Mayotte » dit-elle. Ces femmes exécutent alors diverses danses, comme le oadra, qu’elles revendiquent comme étant une danse traditionnelle malgache Sakalava, mais aussi la danse du caïman, les jijy et les chants divers. « Les efforts ont payé, car avec le temps, le nombre de visiteurs a augmenté, et nous avons du coup pu écouler nos marchandises plus facilement » dit-elle. Très peu de nappes et de produits dans leur stock, le succès est au rendez-vous, même si Miriam voudrait qu’il y en ait plus. « Il en faut plus pour que ces femmes puissent vivre assez confortablement. Nous essayons alors de communiquer au maximum à la fois ce circuit touristique, et notre association » ajoute-t-elle. En musique et avec un bon plat de riz au coco et de poisson en sauce, la fin de la visite du circuit de Marodoka est un vrai régal.
