Le festival de musique classique Nosy-Be Symphonies bat son plein. Après deux soirées très mondaines dans les plus grands hôtels de l’île aux Parfums, le spectacle est sorti des murs pour se dévoiler au grand public, petits et grands.
C’était un jour spécial hier, pour les élèves de l’école française Lamartine, et l’école d’expression française Les Abeilles, à Nosy-Be. Ces petits enfants âgés entre 5 et 10 ans pourront, et pour beaucoup pour la première fois, découvrir ce qu’est la musique classique. « Ce n’est pas du salegy, c’est une autre forme de musique » annonce Jean-Louis Salles, un des organisateurs du festival. Alors que les plus petits prennent place, les plus grands, de la classe de CM2, se mettent en rang. Place à la musique, ils interprètent « Felicita ». Et le ton est donné. C’est l’incroyable et talentueuse Mirana Randria qui ouvre le spectacle. Pas un mot, elle laisse ses doigts parcourir les touches du clavier. Plus personne ne trouve un mot à dire, c’est tout simplement exquis, les enfants sont totalement domptés. Après elle, l’Ensemble 415 de l’île Maurice prend le relais. Guy, membre du groupe, apporte un peu d’animation. Initiation aux instruments de musique à cordes, du violon au violoncelle en passant par l’alto, les enfants en ressortiront plus cultivés. Puis ils se mettent à jouer. Place ensuite a la pianiste de renommée internationale, Elzbieta Dedek, accompagnée par le violoncelliste Marcin Bielawski. Le duo est surprenant. Le guitariste Narimanana ferme le spectacle. Les enfants sont enchantés.
Education musicale. Dans le même esprit, tous les artistes se sont rendus à l’école privée d’expression française Les Abeilles, dans le quartier de Dar Es Salam pour y donner les mêmes prestations. Les élèves attendent de pied ferme depuis le début de la matinée. Tous suivent des cours de musique, une matière imposée à partir de la Grande section, dispensée par Pierre Ludovic R, musicien et prof de musique sur l’île aux Parfums. Comme tout le monde, ces enfants commencent par la flûte. Classe par classe, initiés à la musique, ce qui leur vaudra plus tard de devenir de bons compositeurs dans ce pays où la musique coule dans les veines, les petits écoliers font leur démonstration. « Ré, Fa, Si, Sol… » entonnent-ils en chœur, reconnaissant à la fois le son et le nom de chaque note. Il y a bien sûr ceux qui ont une oreille particulière et qui montrent déjà un intérêt poussé pour la musique, chantant juste au bon tempo. Les plus passionnés n’hésitent pas à discuter avec les musiciens, ne serait-ce que pour les remercier pour cette prestation hors du commun. Dans l’après-midi, c’était au tour du grand public de découvrir la musique classique. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Nosy-Béens ne sont pas du tout réticents à ce genre musical.
Anjara Rasoanaivo
