
Nosy Tanikely est la plus petite île dans l’archipel de Nosy-Be. Cet îlot est inhabité mais il est reconnu sur le plan mondial par sa richesse en biodiversité marine.
Classé en septembre 2011 comme étant une Aire Protégée marine et côtière, il est maintenant le site le plus visité par les touristes, aussi bien nationaux qu’étrangers dans l’île aux Parfums. En effet, « nous avons enregistré plus de 44 000 visiteurs en 2018 contre environ 38 300 visiteurs l’année précédente. C’est toujours en nette évolution puisqu’on n’a recensé que près de 20 000 touristes par an lors de sa création. Et pour cette année, les statistiques enregistrées sont également en nette progression. En effet, on a enregistré plus de 35 000 visiteurs à la fin du mois de septembre alors qu’on est en pleine période de haute saison touristique ». Randimbison Landisoa, l’a expliqué lors d’une visite organisée avant-hier par la Fondation Tany Meva au profit des bénéficiaires du Fonds de partenariat pour les écosystèmes critiques (CEPF) à Nosy Tanikely.
Co-gestion. En fait, ces derniers ont eu l’opportunité de pratiquer des activités touristiques proposées par les promoteurs du parc tout en découvrant sa biodiversité marine et terrestre exceptionnelle, mais ils ont pu également tirer l’expérience sur le modèle de gestion autonome de cette aire protégée marine. Notons que la gestion de ce parc est confiée à l’association « Tanihely National Parc » regroupant trois entités, à savoir, Madagascar National Parks, l’Office Régional du Tourisme de Nosy-Be (ORTNB), et la commune urbaine de Nosy-Be qui forment le Conseil d’administration. « Il s’agit d’une co-gestion entre le secteur public et le secteur privé. Par contre, chaque entité a sa mission. La première se charge entre autres, de tout ce qui a trait à la conservation et à la sensibilisation de la population et à l’appui à la mise en place des infrastructures sur le site. Quant à l’ORTNB, il s’occupe de la promotion de cette aire marine protégée tout en valorisant l’écotourisme. Et enfin, la commune urbaine de Nosy-Be assure le développement de sa collectivité et le règlement des éventuels conflits avec les usagers du parc. Nous travaillons entre autres, en collaboration avec la police municipale pour les activités de patrouilles et de surveillance du site », a-t-elle évoqué.
Pêche interdite. Il faut savoir que la pêche est strictement interdite sur cette aire marine protégée étalant sur une superficie de 340ha. En revanche, on peut y pratiquer de nombreuses activités. « Dotés des infrastructures d’accueil tels que le centre d’interprétation pour la description des espèces inventoriées, des paillottes, une aire de pique-nique et un bloc sanitaire, bon nombre de touristes y viennent pour une excursion d’un jour. Ils pourront faire une petite randonnée jusqu’au sommet de l’île situé à 40m d’altitude où est implanté un phare datant de 1908 mais rénové, leur permettant d’avoir une vue panoramique. Nosy Tanikely regorge également diverses espèces floristiques. Côté faune, on y trouve entre autres, 15 espèces d’oiseaux, sept espèces de reptiles, une espèce de chauve-souris dite « pteropus rufus » appelé aussi renard volant, et deux espèces de lémuriens diurnes, à savoir « Eulemur macaco et Eulemur fulvus ».
Liste rouge. S’agissant de la réserve sous-marine, c’est qualifié d’une biodiversité exceptionnelle car on y découvre plus d’une centaine d’espèces de coraux récifaux vivantes offrant des habitants à de nombreuses espèces sous-marines comme les poissons avec près de 120 espèces recensées. Certains poissons se déplacent avec des bancs de centaines voire des millier. En outre, on peut y rencontrer deux espèces de tortues de mer, à savoir, les tortues vertes et les tortues imbriquées, qui sont classées dans la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Les passionnés de plongée sous-marine et de snorkelling peuvent les découvrir tout près. Entre temps, une balade en bateau à fond de verre permet également de constater toutes ses beautés sous-marines.
Près de 42 nationalités. Par ailleurs, une activité de baignade est également proposée dans cet « acquarium naturel » à part les plongées sous-marines et les snorkelling. C’est réputé mondialement par sa richesse marine incomparable. En effet, « près de 42 nationalités ont déjà visité ce parc marin. Plus de 45% des touristes proviennent de l’Italie. Les nationaux viennent en 2e position avec un taux de 18% et ensuite les Français. Les touristes qui proviennent de l’Europe de l’Est et des pays anglophones s’intéressent également à cette biodiversité marine», a conclu le directeur du parc.
Navalona R.