
Une liste circule depuis quelque temps dans le microcosme avec l’en-tête et le cachet du ministère concerné, à moins qu’il ne s’agisse de faux et usage de faux.
Par l’intermédiaire d’une note verbale en date du 10 juillet 2014, le ministère des Affaires Etrangères a informé toutes les « Missions diplomatiques », les « Représentations des Organisations internationales accréditées à Madagascar », ainsi que les « Postes consulaires établis à Madagascar », de l’existence d’une mesure d’Interdiction de Sortie du Territoire (IST) prise à l’encontre de ressortissants malgaches. Au nombre de 130 dont une cinquantaine de femmes. Parmi ces dernières, figurait Rakotondrazafy Lalatiana Henriette de Free FM. L’usage du passé est de rigueur car l’intéressée nous a fait savoir hier que la date du 29 janvier 2014 indiquée dans la décision est en fait celle de la mainlevée de l’IST qui a été prise du temps de la Transition. Raison pour laquelle, le nom de Razara Pierre Ravolaza Fidèle est également cité dans la liste qui gagnerait donc à être réactualisée car l’ancien co-animateur de l’émission « Anao ny Fitenena » qui est passé depuis à « Demokrasia Mivantana » de Radio Plus, n’est plus frappé par la mesure. A preuve, il a pu sortir librement du territoire pour aller couvrir le voyage d’étude de l’actuelle promotion du CEDS à New York.
Manipulation. Il y a des mari et femme ; frère et sœur ; parents et fils ou filles ; associés dans cette liste « multinationale » où l’on retrouve tout aussi bien des « Gasy » issus des quatre coins du pays que des « Karana » et autres « Sinoa ». Et ce, dans le désordre. En effet, la liste n’a pas été établie ni l’ordre chronologique des décisions attribuées au ministère de l’Intérieur ni dans l’ordre alphabétique. Il est aussi curieux de constater que la liste en date du 10 juillet 2014 n’a été reçue qu’une semaine après par les Chancelleries. Lesquelles n’en ont pas visiblement tenu compte car d’autres personnes concernées, ont pu aussi sortir du territoire. Entre autres et non des moindres, un opérateur multimilliardaire – frappé d’une IST le 13 mars 2014 – qui se trouve actuellement à l’extérieur. On est alors en droit – au propre comme au figuré – de se poser des questions sur les tenants et aboutissants de cette liste qui risque de porter préjudice aux personnes nommément visées par ces décisions d’IST prises entre le 24 décembre 2013 et le 3 juillet 2014. S’il s’agit d’une fausse note verbale donc d’une manipulation, le ministère des Affaires Etrangères devrait procéder à un démenti comme c’était le cas pour le piratage de son site internet où des hackers avaient annoncé que l’ancien Président Marc Ravalomanana s’est vu délivrer son passeport pour qu’il puisse rentrer librement au pays. Les personnes citées attendent une mise au point concernant cette liste qui fait vraiment …désordre.
Davis R