Malgré les contestations, l’Exécutif fait pression sur le pouvoir législatif pour voter cette loi.
Coup d’envoi ce jour de la session extraordinaire du Parlement. Une session de douze jours durant lesquels, les députés et les sénateurs vont trancher sur quatre projets de loi, à savoir le projet de loi relative à la réconciliation nationale, le projet de loi créant une Cour spéciale en matière de délinquance économique, financière et fiscale, un projet de loi complétant certaines dispositions de la loi organique sur les collectivités territoriales décentralisées, ainsi que le projet de Code de la Communication médiatisée qui est actuellement source de polémiques. En effet, malgré les contestations des journalistes et des membres de la Société civile qui tentent de tirer la sonnette d’alarme quant au caractère liberticide de ce texte, l’Exécutif fait pression sur le pouvoir législatif pour voter cette loi. Et ce, avec comme objectif principal : museler la presse pour que les échecs des dirigeants, les corruptions en haut lieu et la mauvaise gestion au niveau de l’Administration ne se révèlent plus au grand jour. Nul n’ignore pourtant qu’en affirmant que « ce texte provient des journalistes eux-mêmes », le président de la République et le ministre de la Communication sont pris en « flagrant délit de mensonges étatiques ». Et ce, dans la mesure où contrairement à ce qu’ils laissent entendre, beaucoup d’articles de l’avant-projet élaboré avec les partenaires techniques et financiers ont été supprimés ou modifiés unilatéralement par les dirigeants, de telle manière à ne servir que leurs seuls intérêts ou à les protéger. Aussi, les articles 14, 27, 29, 32, 35, 48, 49, 111, 112, 113, 114, 125, 128, 136 et 206 ont entre autres, été modifiés. (Voir article à la page 16 pour plus de détails sur les modifications apportées par le gouvernement).
Contestation. En tout cas, face au forcing prévu par l’Exécutif, les patrons de presse regroupés au sein du « Groupement des Editeurs de Presse d’Informations et du Multimédia de Madagascar (GEPIMM), les journalistes et les membres de la Société civile refusent de se laisser faire. Le mouvement pour la défense de la liberté d’expression vient de voir le jour. Désormais, le renforcement de la contestation de l’adoption du projet de Code de la Communication est envisagé. La Grande famille de la presse prévoit d’interpeller la Communauté internationale à propos de ce problème. Aussi, une descente auprès des membres du Corps diplomatique et consulaire résidant à Madagascar est-telle prévue. Une demande d’audience officielle auprès du Bureau permanent de l’Assemblée nationale a également été déposée. Et ce, afin que la version initiale du Code de la Communication élaborée avec le PNUD et les autres partenaires techniques et financiers soit prise en considération lors du vote de cette loi à Tsimbazaza. Ce jour, les journalistes vont se converger au desk de la Radio Antsiva pour la reprise de la « Radio miara-manonja ».
Davis R