
D’après Jean Louis Andriamifidy « il n’est plus question de favoriser la culture de démarchage qui génère la Justice des coulisses favorisant la corruption ».
Le nouveau Directeur général du Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco), Jean Louis Andriamifidy a prêté serment hier. Une cérémonie officialisant la prise de fonction de ce magistrat de carrière pour un mandat de cinq ans. Une occasion pour le nouveau « boss » de la lutte anti-corruption d’exprimer sa détermination à renforcer le système afin de combattre ce fléau. Sa déclaration a revêtu une forme de « déclaration de guerre » contre les contrevenants. Une véritable mise en garde lancée à la fois contre les gros poissons et les petits poissons. Aussi Jean Louis Andriamifidy s’est-il adressé particulièrement à certains de ses collègues magistrats « malhonnêtes et corrompus ». « Le temps du laxisme et de l’impunité est révolu, nul n’est au-dessus de la loi et tout particulièrement, nous qui sommes chargés de l’appliquer », a-t-il soutenu. Une manière pour le nouveau DG du Bianco de faire savoir qu’il opte pour une « tolérance zéro » dans la lutte contre la corruption. Le corporatisme et le clientélisme, pratiques courantes durant la période transitoire semblent dépassés. L’éradication de la corruption au niveau de la Justice figurant en effet parmi ses priorités. « Finie la culture de démarchage qui génère la Justice des coulisses favorisant la corruption ». Tout en lançant un appel à la prise de responsabilité à l’endroit de la ministre de la Justice, Jean Louis Andriamifidy de déclarer que « pour être crédible, nous devons balayer notre propre cour avant de balayer celle des autres ». Faut-il noter que le domaine de la Justice figure en tête de liste de la corruption au sein de l’Administration malgache.
HCJ. Afin d’élaborer une stratégie efficace contre la corruption, le nouveau Directeur général du Bianco a inscrit dans ses priorités à court terme : la restructuration de la Chaîne Pénale Anti-Corruption (CPAC), la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), la restructuration du Bianco, la mise en place d’une politique pénale cohérente en vue d’améliorer l’application de la loi pénale anti-corruption, mais aussi et surtout, l’instauration des structures d’accompagnement prévues par la Constitution, à savoir la Haute Cour de Justice, le Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de droit, l’Inspection Générale de la Justice et le Conseil National de la Justice. Dans son discours, la ministre de la Justice a déclaré que le projet de loi relatif à la mise en place de la Haute Cour de Justice est actuellement en cours de finalisation. Ledit projet devrait être remis au Parlement pour adoption d’ici à la fin d’année.
Sanctions. Pour sa part, Jean Louis Andriamifidy prévoit également des sanctions concrètes pour enrayer la corruption au niveau des concours administratifs, l’ouverture d’une enquête judiciaire pour tout soupçon de corruption même sans plainte, ni dénonciation au préalable, mais aussi, sur les cas d’enrichissement suspect. La question est de savoir cependant si le Bianco va ouvrir une enquête sur les récentes informations ayant relayé des actes de corruption, à l’exemple du cas du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Ahmad dont le nom a été cité dans une affaire de corruption relative à l’attribution de l’organisation du Coupe du monde de Football de 2022 au Qatar. Mis à part le président Hery Rajaonarimampianina, plusieurs membres du gouvernement, ainsi que tous les Chefs d’Institution ont également assisté à la cérémonie de prestation de serment qui s’est déroulée hier à la Cour suprême Anosy.
Davis R