Pour le régime, l’affaire Claudine Razaimamonjy aurait dû être enterrée depuis longtemps. Mais les médias malgaches n’ont jamais lâché prise et cette personnalité proche du couple présidentielle, malgré toutes les manœuvres utilisées par ses protecteurs, est toujours sous le feu des projecteurs et peut difficilement échapper à son sort.
Nouveau doute sur le cas de Claudine Razaimamonjy
Le transfert de la dame Claudine à la maison d’arrêt de Manjakadriana a intrigué les observateurs. Son départ de l’hôpital HJRA pour la prison d’Antanimora, quelques jours auparavant, avait été orchestré de manière subtile, mais la presse ne s’est pas contentée des informations qui ont été fournies par les autorités. Le SMM a demandé à rencontrer la dame dans son lieu de détention. Personne n’a pu la voir et vérifier les conditions de son incarcération. C’est dans ces circonstances qu’on a pu apprendre son transfert à la prison de Manjakandriana. Cela n’a pas pour autant désarmé la méfiance des médias qui ont continué à s’intéresser au cas de la jeune femme. Bien au contraire, les journalistes ont tout fait pour débusquer de nouvelles informations. Les responsables sur place ne leur ont évidemment pas facilité la tâche, ne leur permettant pas de rencontrer celle qui, disaient-ils, est une détenue comme les autres. Les articles de presse qui se sont succédés ces derniers jours ont poussé les autorités à organiser leur riposte. Cela a abouti à ce reportage maladroit sur la chaîne nationale et l’annonce d’une visite organisée par le ministère de la Justice pour faire taire les rumeurs a suscité l’intérêt de nombreux membres de la presse. Mais ces derniers ont eu l’impression d’être menés en bateau et la plupart, furieux, n’ont pas voulu attendre un départ incertain. Seuls quelques-uns triés sur le volet ont été conviés à cette visite organisée. Sur place, ils ont eu droit à un briefing spécial. Cette visite n’a pas eu l’effet escompté par ceux qui l’ont organisée. Elle devait permettre de rassurer l’opinion. Le doute va de nouveau s’installer sur la manière dont l’affaire Claudine est traitée.
Patrice RABE