
Le président Hery Rajaonarimampianina aura à choisir entre les quatre noms de Premiers ministrables que des députés de la PMP lui ont proposés.
La réunion qui s’est tenue vendredi dernier à l’Espace Salohy à Andoharanofotsy a accéléré le processus. Des députés pro-Rajaonarimampianina qui étaient présents au rendez-vous et des membres de son gouvernement ont demandé au Premier ministre Kolo Roger de démissionner, mais celui-ci refuse jusqu’à présent de s’y soumettre. En même temps, ces élus ont soumis au président de la République qui va nommer le nouveau chef du gouvernement en vertu de l’article 54 de la Constitution, une liste de 4 candidats à la Primature. En tête de cette liste figure le nom d’Attalah Béatrice, actuelle présidente de la CENI-T, suivi du Général Jean Ravelonarivo, de Maharante Jean De Dieu et du président national du HVM Rivo Rakotovao. « J’ai déjà beaucoup travaillé pour mon pays. Mais, si aujourd’hui, mon pays et le peuple malgache ont encore besoin de mes services et de mes expériences, je suis prête », a réagi hier Mme Attalah Béatrice dont l’efficacité a été publiquement félicitée vendredi dernier à Iavoloha par le Doyen du Corps diplomatique Mohamed Amar.
Marchandages. Mme Attalah Béatrice de préciser : « Mon nom serait soumis aux députés, mais c’est le président de la République qui détient le dernier mot ». Malgré l’existence de cette liste proposée par des députés de la PMP (Plate-forme pour la Majorité Présidentielle), bon nombre d’observateurs trouvent que la nomination du nouveau Premier ministre ne pourra pas se faire avant le deuxième round du Sommet à cinq prévu demain à Ivato. Pour ne pas être accusé de verser dans l’unilatéralisme, le président Hery Rajaonarimampianina pourrait soumettre aux quatre anciens présidents le nom du nouveau Premier ministre qu’il veut nommer. D’après nos sources, le locataire d’Ambohitsorohitra ne voudrait pas « négocier » sur la nomination du nouveau chef du gouvernement. Par contre, les marchandages seraient ouverts quant à la désignation des membres du gouvernement. On a appris, à l’issue de la réunion tenue à l’Espace Salohy, que 80% des ministres du nouveau gouvernement seraient membres ou sympathisants du HVM.
Semaine décisive. La semaine qui vient de s’ouvrir serait une semaine décisive. L’actuel chef du gouvernement Kolo Roger sera fixé sur son sort. L’article 54 de la Constitution stipule : « Il (le président de la République) met fin aux fonctions du Premier ministre, soit par la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement, soit en cas de faute grave ou de défaillance manifeste. » Si Kolo Roger refuse de démissionner, sa nomination serait abrogée pour faute grave ou défaillance manifeste. Mais quelle faute grave et quelle défaillance manifeste ? L’insubordination pourrait être interprétée comme une défaillance manifeste ? D’après des indiscrétions, les débats ne seraient plus à ce niveau dans la haute sphère. Les négociations seraient sur l’avenir de Kolo Roger après son départ de Mahazoarivo. Nos sources indiquent que le poste d’ambassadeur en Suisse n’intéresserait pas le futur ex-Premier ministre. Reste cependant à savoir si le président Hery Rajaonarimampianina acceptera de le recaser à la tête du Sénat.
R. Eugène