
Les nominations ne vont plus tarder à l’allure où vont les choses ces derniers temps.
Pendant que les autorités malgaches attendent les réponses aux demandes d’agrément envoyées aux pays d’accréditation en vue de la nomination de ses nouveaux ambassadeurs, des noms circulent dans les coulisses. Ces noms figureraient sur la liste des pressentis à des ambassades de Madagascar à l’étranger où des Chargés d’affaire par intérim continuent d’occuper les postes depuis la transition. A Paris (France), à la 04 Avenue Raphaël, trois noms figureraient sur la liste des « candidats ». Il s’agit de Mme Eliane Raveloarison, Ulrich Andriatiana et Henri Rabarinjaka. Le deuxième et le troisième nom sont déjà connus du public. Ulrich Andriatiana, un agent diplomatique et consulaire de son état, a intégré les gouvernements qui se sont succédé sous le régime Rajaonarimampianina. Il a quitté le gouvernement lors du dernier remaniement après avoir occupé le ministère des Transports et de la Météorologie. Quant à Henri Rabarinjaka, il reste sans poste actuellement après avoir été directeur de cabinet du président de la République. En attendant son éventuelle nomination à Paris, Henri Rabarinjaka continue de s’occuper du HVM en tant que secrétaire général. Le fait d’avoir la double nationalité (malgache et française) pourrait compromettre la chance de l’ancien directeur de cabinet de Hery Rajaonarimampianina.
Proche de la Première Dame. La seule femme candidate à la 04 Avenue Raphaël-Paris n’est pourtant pas connue du public. Du temps du Général de Corps d’Armée Ranjeva Marcel, sous l’ère Ravalomanana, Mme Eliane Raveloarison a occupé un poste de directeur au ministère des Affaires Etrangères. Actuellement, elle est censée être parmi les proches de la Première dame Voahangy Rajaonarimampianina. Il fut un temps où Eliane Raveloarison était dame de compagnie et puis directeur de cabinet de la femme du président de la République. D’après des indiscrétions, elle serait bien placée pour occuper le poste d’ambassadeur de Madagascar à Paris. A Genève (Suisse), Avenue Riant-Parc 38 1209, une autre femme serait pressentie. Il s’agit de Mme Lala Arisoa Razafitrimo, qui était déjà ministre des Affaires Etrangères pendant la transition. Elle a succédé à Ny Hasina Andriamanjato à Anosy. A Addis Abeba (Ethiopie), le vice-premier ministre en charge de la Santé Publique du temps de la transition, le Pr Alain Tehindrazanarivelo, aurait été proposé par le président de la République. S’il est nommé au Kefetegna 17- Kebele 19 house NR 629, ce professeur agrégé de médecine représentera la Grande Ile auprès de l’Union Africaine.
Chasse gardée ? Si les nominations aux ambassades de Madagascar (conseillers et autres membres du personnel) à l’étranger seraient jusqu’ici la chasse gardée des proches et des membres des familles du couple présidentiel, la situation pourrait changer avec la nomination de la première vague des nouveaux ambassadeurs du pays. Pourtant, le retard constaté dans la nomination de ces nouveaux ambassadeurs a des impacts négatifs sur l’image du régime à l’extérieur. La Convention de Vienne dispose qu’un ambassadeur représente non seulement son pays, mais aussi le président de la République. Depuis son accession à la magistrature suprême en 2014, l’expert comptable n’est pas représenté par des ambassadeurs ou des personnalités ayant rang d’ambassadeur, au niveau des grands pays partenaires de Madagascar et des Organisations internationales, à l’exception d’un autre expert comptable Horace Constant à Ottawa (Canada) et de Sikonina Victor à Pékin (Chine). Ces deux ambassadeurs sont presque inamovibles à leurs postes. Depuis la transition, plusieurs ambassades malgaches sont gérées par des Chargés d’affaire par intérim. Or, un ambassadeur ne peut avoir comme interlocuteur qu’un ambassadeur comme lui et non un Chargé d’affaire. Ce qui risque, faute d’accélération dans le processus de nomination, d’handicaper la performance du régime en place sur le plan international. Alors que Madagascar a besoin d’appui financier et matériel de ses partenaires pour la relance de son économie et surtout à l’approche de l’élection présidentielle de 2018.
- Eugène