Avec la célébration demain de la journée internationale de la lutte contre la corruption, nous entrons de plain-pied dans le vif du sujet. Notre pays est pleinement concerné par ce fléau qui gangrène notre société et qui freine son développement. Le Bianco qui a été mis en place pour mettre fin aux abus dans ce domaine est, semble-t-il, décidé à mener sa mission jusqu’au bout.
Un nouvel élan de la lutte anti-corruption
Le Conseil Supérieur de Lutte contre la Corruption a été créé en 2003 pour combattre fermement ce fléau. Il résulte d’une véritable volonté politique. C’est ainsi que le bureau anti corruption ou Bianco a vu le jour en 2004 pour mettre en œuvre la stratégie nationale anti-corruption par l’application de la loi, la prévention de la corruption et l’éducation de la population. Tous les Malgaches ont loué l’initiative, car elle pouvait permettre le retour d’un véritable esprit civique et la mise en place d’une administration aux services des citoyens. Néanmoins, ils n’ont pas pris pour argent comptant toutes les déclarations d’intention qui ont été faites. Bien leur en a pris, puisque les résultats n’ont jamais été probants. Aucune enquête diligentée n’a abouti à des condamnations des présumés coupables. Le Bianco a, au fil des années, avoué son impuissance à cause des pressions de toute sorte. La période de la transition n’a fait qu’amplifier ce phénomène. Les différents trafics qui ont eu lieu durant ces années-là, à commencer par celui du bois de rose, n’ont jamais été stoppés et les agents du Bianco qui avaient mené des investigations n’ont jamais pu inquiéter les responsables de toutes ces malversations. Avec le retour à l’ordre constitutionnel après l’élection d’un nouveau président, l’espoir de voir enfin une lutte anti-corruption digne de ce nom est revenu, mais il a été très vite déçu. Encore une fois, les déclarations faites solennellement par le chef de l’Etat n’ont nullement été suivies d’effet. Les véritables coupables n’ont jamais été traduits en justice, seuls quelques boucs émissaires ont été condamnés. Aujourd’hui, le directeur du Bianco affirme qu’il est décidé à mener jusqu’à leur terme l’instruction des différentes affaires qui sont entre les mains de ses services. Prenons-en donc acte et attendons de voir.
Patrice RABE