C’est maintenant effectif. Le partenariat stratégique tant décrié entre Air Madagascar et Air Austral est résilié. Une résiliation qui finalement, ne surprend personne puisqu’elle a été attendue pour des raisons aussi logiques.
Nouvel envol
Tout d’abord, elle exprime cette volonté – raisonnable ou non, c’est selon – de l’actuel régime d’effacer au maximum tout ce qui a un relent des précédents dirigeants. Ensuite, c’est parce que dès le départ, ce partenariat stratégique était considéré par certains observateurs comme voué à l’échec. Ne serait-ce que par le fait que c’était à une compagnie régionale réunionnaise péjorativement qualifiée de « compagnie créole » que les responsables avaient recours pour sauver une compagnie nationale. Dans tous les cas, une page vient d’être tournée dans l’histoire de l’aviation civile de Madagascar. Tout le monde espère maintenant qu’après plusieurs années de disette, Air Madagascar puisse maintenant retrouver le chemin de la croissance et regagner dans les années qui viennent son statut de porte-étendard de la Grande Ile. Les responsables actuels affichent une volonté certaine de relever le défi de la relance. Mais, il faut le dire, la tâche ne sera pas facile avec le lourd passif qu’hérite la compagnie, non seulement sur le plan financier, mais également du point de vue des ressources humaines. Qui plus est, un désaccord semblerait s’installer au niveau des hautes sphères politique, même sur le sujet sensible de la nomination du nouveau Directeur général après le départ controversé de Besoa Razafimaharo. Mais le plus grand problème auquel la compagnie aérienne malagasy doit faire face, c’est de pouvoir monter une riposte adéquate contre les effets néfastes de la crise sanitaire. Même les plus grandes compagnies aériennes du monde n’ont pas pu échapper à une suppression massive d’emplois. Une feuille de route pour la relance d’Air Madagascar est actuellement attendue. On saura ce qu’elle va donner mais de toute façon, cette relance d’Air Madagascar sera un test grandeur nature de la capacité de l’actuel régime à gérer les dossiers sensibles. La bonne gouvernance c’est aussi cela. Quoi qu’il en soit, espérons que ce nouvel envol soit enfin le bon car il y va de l’intérêt de tout un pays.
R.Edmond