La délégation présidentielle a rejoint hier la France pour une visite officielle de quelques jours Elle regagnera ensuite New-York pour participer à la 69 eme session de l’Assemblée générale des Nations –Unies. Il est prévu que le président Hery Rajaonarimampianina prononce un discours sur le thème du changement climatique à la tribune des Nations-Unies. La rencontre aujourd’hui à l’Elysée des deux présidents, français et malgache, alimente les conversations. Ils se sont déjà rencontrés à Bruxelles, et à Moroni, mais le rendez-vous officiel leur permet d’aller plus profondément vers tout ce qui fonde les relations franco-malgaches. Au plan politique, le ciel est dégagé. La question des Iles éparses qui agite le microcosme politique local ne serait même pas à l’ordre du jour. Le cas Marc Ravalomanana pourrait ne pas non plus être évoqué.
Nouvelle orientation
Au plan économique et de la coopération, la France a son mot à dire étant l’un des premiers bailleurs bilatéraux de Madagascar. D’abord, son aide publique au développement, principalement assurée par l’AFD, a toujours été allouée même pendant la période de transition où la communauté internationale a décrété la suspension des aides. Le retour de Madagascar à l’ordre constitutionnel donne l’occasion de renouveler les orientations de la coopération, sous la forme d’un nouveau document cadre de partenariat (DCP) ou dans le cadre d’une programmation conjointe européenne. Le nuage qui a risqué de couvrir le ciel franco-malgache dernièrement est la grève d’Air Madagascar. Les manifestants ont accusé la France d’être à l’origine du blocage de la Compagnie nationale dans l’annexe B de l’Union européenne. Une partie du personnel au sol a ainsi refusé d’assurer l’assistance à l’escale des vols Air France. Certains avions furent déroutés sur La Réunion. La situation n’est redevenue normale qu’après d’âpres négociations et intervention des forces de l’ordre. Toujours est-il que l’état des relations Air France-Air Madagascar gagnerait à être clarifié. En revanche, ce qui est arrivé à des ressortissants français à Nosy-Be ne serait plus qu’un mauvais souvenir. En effet, depuis ces incidents tragiques, la sécurité des touristes a été grandement renforcée dans cette île. Sinon, les deux présidents de la République François Hollande et Hery Rajaonarimampianina pourront s’attarder davantage sur les relations économiques parce que les intérêts français sont anciens et couvrent à Madagascar des secteurs variés : banque, téléphonie, distribution de produits pétroliers et énergie, BTP et immobilier, transports, grande distribution, tourisme et services. Il existe environ 650 entreprises de plus de 50 employés, dont 130 filiales, et d’innombrables PME et TPE appartenant à des Français.
Zo Rakotoseheno