Le constat de l’état de la vie publique dressé périodiquement par le SEFAFI est toujours fait de manière objective et fait autorité auprès de tous les observateurs malgaches et étrangers. Son analyse de la situation politique actuelle impose au régime actuel des garde-fous qui ne doivent pas être contournés. Une fois de plus, nos dirigeants doivent tenir compte des mises en garde faites par cet observatoire dont les avis ont toujours été pertinents.
Nouvelles mises en garde du SEFAFI
Tout a été dit et redit sur la corruption, la pauvreté et la misère qui règnent dans le pays. Les organisations religieuses ont fait un état accablant de la situation dans ces secteurs. Le SEFAFI n’a pas été en reste dans ce domaine. Mais dans son dernier rapport, il s’interroge sur les pratiques du pouvoir qui, sous couvert de concertation, en arrive à un véritable verrouillage de la vie publique. Ce sont les lois électorales conditionnant les prochaines élections qu’il pointe du doigt. « La société civile et la communauté internationale attendent d’être informées sur le déroulement de ces élections notamment sur leur date et sur le cadre juridique qui doit présider à leur déroulement. Mais le pouvoir s’obstine à maintenir l’opinion dans l’ignorance, ce qui empêche les différents acteurs de se préparer sereinement à cette échéance majeure » souligne-t-il. Il remarque que « dans un pays démocratique, les règles du jeu électoral sont connues plus d’un an avant le scrutin ». Les règles du jeu sont donc totalement biaisées, car une consultation très médiatisée de la société civile sur les textes électoraux n’a finalement mené à rien, puisqu’ils ont été soustraits à la connaissance du public et auraient été validés sous réserve de correction par un conseil de ministres. Ils devraient être prochainement soumis au parlement. Même si les termes utilisés sont choisis, c’est la politique du fait accompli que le SEFAFI dénonce aujourd’hui. Ce dernier interpelle le régime sur ce procédé et il entrevoit « une période électorale de tous les dangers ». Les avis du SEFAFI sont éclairés et le constat fait est lucide. A charge pour le régime d’en tenir compte.
Patrice RABE