
Digital Foundation Africa vient de publier au Ghana la liste des 50 innovateurs sélectionnés en tant qu’acteurs de changement dans le monde de la nouvelle technologie en Afrique.
Harinjaka Ratozamanana, le fondateur de Habaka Madagascar Innovation hub est élu parmi les champions du continent pour cette deuxième édition, et ce, grâce à ses dix années de travaux dans son domaine. Il succède ainsi à Patrick Pisal Hamida, Directeur Général de Telma. « Je suis très honoré de cette nomination. C’est une vraie reconnaissance des travaux que j’ai effectués au cours des dix dernières années à Madagascar. En effet, je n’ai pas déposé ma candidature. Nos confrères africains ont proposé mon nom. J’ai été par la suite contacté sur Linkedin. Auparavant je faisais partie du classement aux Etats-Unis et en Europe mais cette fois-ci c’est au niveau de l’Afrique, cela m’a beaucoup réjouit », a témoigné ce jeune de 43 ans.
Laboratoire d’idées. Il est à rappeler que Harinjaka Ratozamanana a créé « Habaka » en 2011 avec des amis bloggeurs et passionnés de la nouvelle technologie. Un vrai laboratoire d’idées, plusieurs projets innovants répondant aux problématiques de Madagascar ont émergé dans leur local à Tsimbazaza. » Notre objectif consistait à créer des projets numériques déployables à tout moment. On peut citer entre autres l’organisation des « hackathons », la proposition de solution digitale dans le domaine de la science, l’agriculture et même du journalisme en Afrique. La mise en place d’un fab lab et de prototypage avec des imprimantes 3D pour les entrepreneurs et chercheurs, n’est pas en reste. Nous avions également initié l’apprentissage du codage informatique aux jeunes de 7 à 17 ans à Antananarivo, Fianarantsoa et Tamatave qui a même reçu un financement de Facebook. Et il faut dire que nos idées séduisaient les bailleurs »,a-t-il raconté.
Stratégie nationale. Par ailleurs, « un projet de cartographie de la capitale a été réalisé grâce à la collaboration avec open street map, des cours de design thinking à distances ont été expérimentés avec une Université en Allemagne. Des programmes dans le domaine de l »open data a également été initié avec l’appui de la Banque Mondiale », d’après toujours ses explications. Outre les réalisations majeures à Habaka, Harinjaka Ratozamanana rédige actuellement un livre blanc du numérique à Madagascar et sur des biographies de quelques entrepreneurs malgaches qu’il a croisé pendant sa carrière. En dépit de tout cela, « la Grande Île connait encore un retard dans l’univers digital. Il faut miser sur les jeunes et les acteurs du numérique locaux pour préserver la souveraineté de notre pays. Et dans cette nouvelle ère post covid19, nous avons plus que jamais besoin de sentir la volonté de l’Etat dans le déploiement de la stratégie nationale du numérique. Arrêtons de produire des informaticiens pour d’autres pays ou pour des sociétés étrangères. Nous avons aussi une e-gouvernance à mettre en place. Le numérique a Madagascar a besoins de tous les soutiens et des infrastructures modernes pour séduire les jeunes talents travaillant dans le domaine« , a conclu Herinjaka Ratozamanana.
Recueillis par Navalona R.