Les adieux à Simon Randria à l’église catholique Saint-François Xavier Antanimena ont rappelé le patrimoine de la musique malgache qu’il était et sera à jamais. Mais aussi l’homme épris d’humilité qu’il incarnait.
Un honneur à la hauteur de son humanité et de son génie. Simples paroissiens, admirateurs, artistes, éminents académiciens, anciens collègues, voisins, grandes personnalités, même un fou en veste… ont fait le déplacement à l’église catholique Saint-François Xavier Antanimena pour les funérailles de Simon Randria mercredi en milieu de journée. « J’ai vu des requiem de hautes personnalités ici mais aucun n’a rempli les lieux de cette manière… Cela en dit long sur le personnage », reconnaît un habitué des lieux. Dadavy, comique de la radio nationale avec son fameux « Sary indray mipika », le couple Solo Andrianasolo, Pros’hely en santiag et pantalon en cuir, guitar-hero et éternel rockeur, trois figures du collectif patrimoine « Kaiamba », Rossy peu loquace… Insigne honneur, c’est le révérend père Tantely Maherisoa Andriharimalala qui a ouvert la messe par le témoignage du fils sur son paternel. « Il laissait les autres interpréter ses chansons sans rien exiger en retour. Quand nous lui avons demandé pourquoi agir ainsi, il nous a simplement répondu ‘’ma retraite suffit amplement à me faire vivre’’ ». Simon Randria est le père d’un homme d’église et d’un médecin, Tahina Andriaharimalala. Pour ainsi dire, ses deux plus grandes fiertés. Il aimait dire que Dieu lui a tant donné, parce que « l’un soigne les maux sur la terre et l’autre s’occupe des âmes pour les cieux… Il montrait très peu ses sentiments, il disait qu’il les montrait uniquement sur scène », poursuit le cadet de la fratrie. Grand moment d’émotion quand ce dernier a prononcé l’absoute, sous le regard approbateur du Mgr Odon Razanakolona qui a dirigé la messe. Vers 13h45, le corbillard a quitté la cour de la grande église pour se diriger vers Ambodiafontsy Ampitatafika, sa dernière demeure. Simon Randria a rendu l’âme le 10 août, après 70 ans de vie et plus d’un demi-siècle de carrière musicale. Un adieu humble, digne et avec les grands honneurs du gymnase Ankorondrano à l’église catholique d’Antanimena et jusqu’à son caveau familial.
Maminirina Rado