Les Américains restent très actifs pour donner une réponse régionale plus coordonnée face aux menaces qui pèsent sur l’océan Indien occidental.
Madagascar, de par sa position géographique dans l’océan Indien occidental, se trouve au cœur des enjeux de sécurité maritime régionale. Lors d’un séminaire organisé par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA) à Antananarivo, l’ambassadrice des États-Unis, Claire Pierangelo, a mis en lumière, hier, les multiples menaces qui pèsent sur la stabilité de la région et l’urgence d’une coopération renforcée pour y faire face.
Les États-Unis sont vent debout en matière de sécurité dans la région de l’océan indien. « Le trafic illicite de drogues, d’armes et la traite des êtres humains constituent une grave menace pour nos sociétés. Les vastes étendues de l’océan Indien, souvent non surveillées, permettent aux trafiquants d’opérer en toute impunité », a souligné Claire Pierangelo. Ces réseaux criminels prospèrent dans des zones maritimes insuffisamment contrôlées, mettant en péril la sécurité régionale et la souveraineté des États riverains.
Madagascar, en tant que plus grande île de l’océan Indien, joue un rôle important dans la gestion de ces défis sécuritaires. Située sur les principales routes maritimes du commerce international, la Grande Île peut encourir un risque de devenir une zone de transit pour de nombreux flux illégaux. L’ambassadrice américaine a, en effet, insisté sur l’importance pour le pays et ses voisins de renforcer leurs capacités en matière de surveillance maritime afin de mieux contrôler ces mouvements.
L’immigration clandestine constitue également une autre problématique urgente dans la région. « Les voyages périlleux entrepris par les migrants à travers des eaux dangereuses se terminent souvent par des tragédies », a-t-elle averti, en appelant à une meilleure coordination des efforts pour protéger les migrants vulnérables tout en empêchant l’exploitation par les réseaux criminels.
Efforts collectifs
La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) est également une préoccupation, menaçant les ressources halieutiques et l’économie des pays de la région. L’ambassadrice américaine a rappelé que « la sécurité maritime est la pierre angulaire de nos efforts collectifs pour lutter contre les trafics illicites, l’immigration clandestine et la pêche INN. Ces défis compromettent non seulement la prospérité économique des nations, mais aussi la stabilité régionale et la sécurité mondiale ».
Dans ce contexte, le séminaire organisé par le CESA réunit à Antananarivo, depuis hier, des représentants de 10 pays de la région de l’océan Indien occidental, dont Madagascar, les Comores, Djibouti, le Kenya, Maurice, le Mozambique, les Seychelles, la Somalie, l’Afrique du Sud et la Tanzanie. L’objectif de cette initiative est d’améliorer l’interopérabilité et de développer une Stratégie régionale de sécurité maritime dans le cadre du Code de conduite de Djibouti (DCoC), selon l’ambassade américaine à Antananarivo.
Pendant cinq jours, 50 officiers et responsables de la sécurité maritime, dont des Malgaches, ainsi que des représentants d’organisations régionales et internationales, débattront des mécanismes permettant de mieux lutter contre la criminalité transnationale organisée en mer.
Rija R.