Coup d’arrêt. Entre arrogance et audace de perpétrer des exactions dont les victimes sont parfois des proches des autorités, un officier a été retiré de sa mission de maintien de l’ordre.
Un officier rapatrié à Tana, accusé d’avoir décapité des « dahalo »
Le « Coup d’arrêt » a certainement eu d’excellents résultats si l’on prend comme indicateur le nombre des morts et des arrestations. Le bilan officiel fait état de 79 « dahalo » (bandits des grands chemins) abattus pendant la mission de maintien de l’ordre dans le Sud profond. En se basant sur ces chiffres, l’opération a été réussie. Mais à côté de tout cela, des actes de violences et des exactions ont été signalés par les autochtones dont font partie quelques autorités locales. Un officier de la gendarmerie a été particulièrement pointé du doigt par ces gens qui se plaignent de ses actes qu’ils qualifient d’inhumains. « Il tue par balles, il décapite et il brûle. Il fait tout pour intimider la grande famille des malaso » a-t-on appris de sources locales. Cette grogne des autochtones s’est vite transformée en plainte que l’administration centrale a décidé de prendre en charge sous peine voir la situation dégénérer. Ainsi, il a été ordonné de retirer l’officier concerné de la zone et de le rapatrier vers la capitale. Tout s’est fait dans la plus grande discrétion, puisque lui-même a été acheminé vers Tana par un avion spécial, selon des sources concordantes. Les avis divergent sur cette mesure de rapatriement. Beaucoup de gens du Sud regrettent cette décision de rapatriement de cet officier « sanguinaire » de la zone. Quelle que soit la violence et les abus qu’il a commis, ils estiment que seul le résultat compte : les « malaso » n’ont plus osé sortir de leur tanière depuis un certain temps. D’autres personnes ne sont pas du tout du même avis en soutenant que le Sud ne mérite pas un tel traitement. Selon toujours les sources locales, des autorités sur place ont eu à déplorer la perte de proches abattus durant l’opération « Coup d’arrêt ». Autrement dit, il n’est pas à écarter que des « dahalo » fassent partie des membres des familles des autorités. Ceci expliquant cela, le résultat est le rapatriement de l’officier de la gendarmerie, sous forme d’une simple… convocation pour plus de discrétion. Certains observateurs craignent un retour des actes de banditisme après le départ de ce « héros » du Sud malgré lui. Pour eux, l’emploi de la force est nécessaire si l’on veut vraiment remettre de l’ordre dans le fief des « malaso ». L’on nous a fait part de l’hospitalisation de quelques maires à la suite des agissements de l’officier. L’implication des autorités avec les « dahalo » a d’ailleurs été rapportée par les journaux dans le cadre toujours de la mission de la gendarmerie dans le Sud. Son rapatriement trouve son origine dans cette arrogance et cette audace dont il a fait preuve. Les observateurs attendent plus de précision de la part de son corps d’appartenance…
Didi R.