L’Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) a lancé une contre-offensive par rapport à la tentative de l’Etat malgache de scinder les journalistes. Pour cela, une conférence de presse a été organisée hier par l’OJM à Ambatonakanga à l’issue de laquelle il a fortement fustigé les manœuvres dilatoires déployées par l’Etat malgache. Etaient présents, Didi Ratsimbazafy, vice-président pour la Province d’Antananarivo, Pascal Rakotondrasoa, vice-président pour la Province d’Antsiranana et Zoelson Randrianindrina, conseiller de l’Ordre pour la Province d’Antananarivo. Le président de l’Ordre, Gérard Rakotonirina et les vice-présidents des autres provinces ont brillé par leur absence.
Etat séparatiste. Mouvement Miara-Manonja, code de la communication voté et approuvé par la HCC, puis l’idée d’un espace de concertation et scission des journalistes. En tout cas, chacun a suivi l’évolution du mouvement pour la liberté d’expression et la naissance du Collectif des Journalistes. Les membres de ce collectif étant reçus, vendredi dernier, par le Président de la République, Hery Rajaonarimampianina. Suite à cette rencontre entre le Chef de l’Etat et quelques journalistes dont la tenue a été méconnue du bureau de l’OJM, Didi Ratsimbazafy a été ferme. « Il s’agit d’un moyen utilisé par l’Etat pour diviser les journalistes », a-t-il affirmé. Et lui de continuer que « ces membres de la presse reçus par le Président ne représentent pas les 1 253 journalistes dans tout Madagascar ». En ce qui concerne l’espace de concertation, il tient à préciser que « c’est juste une technique dolosive et distrayante utilisée par l’Etat malgache » pour éteindre les feux de critiques.
Solidarité. Pour les autres membres de l’OJM présents lors de cette conférence de presse, ils ont rappelé l’importance de la solidarité des journalistes. Pascal Rakotondrasoa, vice-président de l’Ordre pour la Province d’Antsiranana, « la rédaction du code a été effectuée par l’ensemble des journalistes donc si des décisions y afférentes doivent être prises, tous les journalistes devraient être sur la même longueur d’onde ». Il a également rappelé que la demande d’audience auprès du Chef de l’Etat a d’ores et déjà été effectuée au lendemain du vote du code, mais la réponse a été négative. « Nous sommes étonnés que seulement quelques journalistes aient été reçus par Hery Rajaonarimampianina », a-t-il déclaré. Zoelson Randrianindrina a quant à lui rappelé que « les différences de point de vue entre les journalistes ont toujours existé, mais cette fois, cela s’est accentué. Maintenant, il faut cesser cette guerre médiatique ».
Aina Bovel