
Si tous les pays membres de l’OMC arrivent à ratifier cet Accord, cela peut leur rapporter près de 1 000 milliards USD par an.
Madagascar a déjà ratifié l’Accord sur la Facilitation des Echanges (AFE) en janvier 2016. Et sur les 164 pays membres de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), 96 pays l’ont déjà ratifié. Pour pouvoir mettre en œuvre cet Accord, il faut atteindre un quorum de 3/4 des pays membres. Ce sera réalisable dans le très court terme, car il suffit que 110 pays le ratifient, pour ce faire. Et nombreux sont les avantages que les pays en développement et les pays les moins avancés peuvent en tirer. Saïd el Hachimi, le Conseiller auprès de la Division de l’Information et des Relations Extérieures au sein de l’OMC, l’a annoncé lors de l’ouverture de l’atelier de haut niveau pour les pays francophones sur le suivi des résultats de la 10e Conférence Ministérielle de l’OMC qui s’est tenue en décembre 2015 à Nairobi, Kenya. Un atelier co-organisé par l’Etat, l’OMC et l’Organisation Internationale de la Francophonie pendant trois jours à l’hôtel Colbert au profit des cadres des pays francophones oeuvrant dans le domaine de négociations commerciales.
Fixer des règles. En fait, « l’objectif est de s’attaquer à la bureaucratie afin de simplifier toutes les procédures liées à l’exportation ou à l’importation des biens et services. Ce qui permet aux PME des pays en développement ou pays les moins avancés de développer leurs activités d’exportation tout en accédant facilement aux informations. Il faut savoir que chaque jour de retard de traitement des marchandises dans les ports représente 1% de plus en droit de douane à payer par les opérateurs. Si ces produits y restent pendant 40 jours, les consommateurs paieront 40% de plus de leurs prix. En outre, il faut augmenter la part du commerce de l’Afrique au niveau mondial, car cela ne représente que 3% du commerce mondial alors que ce continent représente 15% de la population mondiale », a-t-il précisé. Ainsi le renforcement de l’intégration régionale est de mise. Ce n’est pas tout ! « Si l’accord est fait par tous les pays membres de l’OMC, cela peut leur rapporter près de 1 000 milliards USD/an. L’objectif est qu’on arrive à fixer des règles qui s’appliquent à tout le monde afin de créer des emplois et d’aider les PME », a-t-il enchaîné.
Points de vue de l’Afrique. Après la 10e Conférence Ministérielle de l’OMC, « un réseau des ministres du Commerce francophone a été mis en place afin de faire un plaidoyer des pays francophones à l’échelle de négociations internationales. Une 3e réunion de ce réseau aura lieu en marge du Sommet de la Francophonie », a évoqué Rasamoel Jean Jacques, le SG du ministère du Commerce et de la Consommation. « L’OMC et l’OIF soutiennent ces actions francophones sur les questions commerciales multilatérales. L’organisation de cet atelier est déjà un outil pour les pays francophones pour pouvoir renforcer leurs capacités à faire valoir les points de vue de l’Afrique en termes de négociations commerciales », dixit Malik Sarr, Ambassadeur et directeur du bureau régional de l’OIF pour l’Océan Indien. L’objectif vise notamment à mettre à niveau les connaissances des participants du paquet de Bali et du paquet de Nairobi et à favoriser l’appropriation et/ou la ratification de l’AFE. Le renforcement de l’implication des organisations régionales et d’autres partenaires dans l’offre d’assistance technique en matière de renforcement des capacités en politiques commerciales en faveur des pays en développement de l’espace francophone, n’est pas en reste.
Navalona R.