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lundi, juillet 7, 2025
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Omer Beriziky : Favorable pour le retour de Ravalomanana

Conformément à ce qu’il a annoncé avant de quitter Mahazoarivo, l’ancien Premier ministre de consensus, Jean Omer Beriziky, actuellement de passage à Antananarivo avant de prendre quelques semaines de vacances en famille à l’étranger, va reprendre son métier en tant qu’Enseignant Chercheur à l’Université de Barikadimy à Toamasina dès la prochaine rentrée universitaire. En attendant, il a accepté de nous donner son point de vue concernant la situation politique actuelle au pays. Interview exclusive.

Midi Madagasikara : A votre avis, est-ce que la crise qui a frappé le pays est définitivement résolue ?

Omer Beriziky : « Aux yeux de la Communauté internationale, la crise est résolue. La tenue d’élections démocratiques a favorisé le retour à l’ordre constitutionnel, et Madagascar a repris sa place dans le concert des Nations. Vu de cet œil, la crise est résolue. Par contre, si l’on se réfère aux difficultés subies quotidiennement par la population, engendrées entre autres, par la recrudescence de l’insécurité et une pauvreté alarmante, l’on peut affirmer que le pays n’est pas sorti de l’auberge. La crise continue de miner le pays. En outre, structurellement et institutionnellement, la crise est encore présente. Toutes les Institutions prévues par la Constitution ne sont pas encore en place. Le régime devrait organiser rapidement les élections communales, régionales et sénatoriales. Cette situation empêche le déblocage des financements extérieurs. En effet, actuellement, l’on assiste à une énorme lenteur dans la mise en œuvre du processus d’acquisition des aides étrangères. C’est le cas notamment des aides émanant de l’Union Européenne, de la Banque mondiale et de la Banque Africaine de Développement. Par ailleurs, les financements bilatéraux venant des autres pays restent en suspens. A mon avis, le régime devrait accélérer l’élaboration des documents de relance économique pour avoir une référence en termes de développement. Tous les membres du gouvernement devraient fournir des efforts dans ce sens. Avant de quitter Mahazoarivo, nous avions déjà élaboré, avec la collaboration du PNUD, un document intérimaire mais jusqu’ici, il n’a pas encore été validé ».

Midi Madagasikara : Quelle est votre point de vue concernant la réconciliation nationale et le retour de l’ancien président, Marc Ravalomanana ?

O.B : « La réconciliation est une chose très importante pour les Malgaches. Ceux qui pensent que sa mise en œuvre n’est pas nécessaire puisqu’il n’y a pas eu d’affrontement au pays ont tort. Le développement est impossible pour un pays divisé, une population et des politiciens non réconciliés. Il faut laisser tout le monde apporter sa contribution. Un développement sans exclusion est nécessaire. Pour ce qui est du retour au pays de l’ancien président Marc Ravalomanana, si j’avais une véritable liberté de décision, il serait déjà rentré. Je ne trouve aucun motif grave pour empêcher son retour. En tant que citoyen malgache à part entière, il a le droit de circuler librement dans son pays natal. S’il a commis des erreurs, il faut laisser la Justice faire son travail. A mon avis, une faute politique ne devrait constituer un blocage pour un citoyen souhaitant rentrer dans son pays. Le régime devrait faire preuve de sagesse et de bonne volonté. En outre, on peut négocier son retour et présenter toutes les conditions pour éviter des troubles ».

Midi Madagasikara : Quid des trafics illicites de bois de rose ?

O.B : « Ces trafics m’ont réellement écœuré lorsque j’étais Premier ministre. Et ce, dans la mesure où l’Etat n’a pas réussi à les arrêter. Parfois à cause de l’attitude de certains hauts dirigeants qui ont fait blocage contre les efforts que nous avons fournis. En effet, mis à part le retour de l’ancien président Marc Ravalomanana, la lutte contre les trafics de bois de rose constitue aussi un autre échec de mon équipe. Je tiens par contre à signaler qu’avant de quitter la Primature, j’ai remis au président Hery Rajaonarimampianina une liste des trafiquants de bois de rose, composée entre autres, de hauts dirigeants et de hauts fonctionnaires au niveau de la Justice, de la Gendarmerie et de l’Armée. Jusqu’ici, ces personnes sont toujours en liberté. Ils n’ont pas du tout été inquiétés. Ici, je lance un appel à l’endroit des dirigeants actuels afin de fournir plus d’efforts pour lutter contre ce fléau ».

Propos recueillis par Davis R

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