
Madagascar peut tirer sa croissance économique de ses ressources pétrolières et gazières, selon l’OMNIS. Des séances d’information et de concertation sur le sujet seront organisées par cet organisme, qui célèbre cette année son 45e anniversaire.
Un secteur très prometteur, qui exige une grande prudence. C’est ainsi que les économistes décrivent le secteur du pétrole amont, dans leurs interventions sur les voies pouvant conduire à l’essor économique de la Grande-île. Une optique partagée par l’OMNIS (Office des Mines Nationales et des Industries Stratégiques), dont l’une des missions principales est de mettre en œuvre la politique nationale en matière d’exploration et d’exploitation. En effet, dans l’industrie pétrolière, celui-ci est responsable de toutes les activités en amont, gestionnaire des ressources pétrolières, détenteur des données d’exploration et responsable de la promotion des activités « amont ». Selon les explications, les premières étapes des activités pétrolières concernent l’identification des blocs pétroliers, suivant les normes définies par l’ONU (Organisation des Nations Unies) et la Banque Mondiale. Pour Madagascar, les blocs pétroliers disponibles, en zone terrestre et en zone marine, se comptent déjà en plusieurs centaines. Affichant certaines potentialités, le lancement d’appel d’offres international, relatif à ces blocs est déjà très attendu par les compagnies et investisseurs étrangers.
Phases obligatoires. Si le secteur pétrolier en amont attire tant l’attention des promoteurs de développement, c’est pour ses enjeux et ses impacts sur la croissance. En effet, ce secteur engendre des retombées économiques, dès la phase d’exploration. « Cette phase est prévue pour 8 ans, mais il arrive que les compagnies demandent un renouvellement, car les travaux peuvent être longs et concernent notamment la géologie de terrain et l’échantillonnage des roches, les levés gravimétriques et magnétiques, l’échantillonnage géochimique et les études sismiques 2D et 3D pour la détermination des structures pétrolières et enfin le forage d’exploration, pour vérifier l’existence du réservoir de pétrole liquide ou de gaz », nous a expliqué un technicien du secteur pétrole Amont. À noter qu’une phase de développement d’une durée de 3 à 5 ans suit la phase de développement dans le cadre de laquelle, les compagnies procèdent au forage de développement pour délimiter les réservoirs d’hydrocarbures, l’essai de production, l’étude d’ingénierie des réservoirs et des unités de production et le programme de production.
Gains. C’est après ces deux étapes que la phase d’exploitation peut se faire, selon les explications des techniciens du secteur. S’étalant sur 25 ans pour le pétrole et 35 ans pour le gaz, l’exploitation concerne le forage de production, la complétion des puits de production, l’installation des infrastructures de surface et le transport par pipeline vers le terminal ou point de livraison. Contrairement au cas des mines, Madagascar bénéficie d’un partage de production, dans les activités de pétrole en amont. D’après les informations, les taux dans le contrat de partage sont fixés, en fonction de la capacité de production journalière. La part gouvernementale varie de 25 à 55% pour le pétrole liquide ; et de 25 à 36% pour le gaz naturel. « Outre ce partage de production, le pays bénéficie également de retombées économiques, notamment en termes de création d’emplois, de progrès technique, d’apprentissage et surtout de recettes fiscales. Pour le pétrole liquide, les redevances varient généralement de 8 à 20%, en fonction de la capacité de production en barils par jour. Pour le gaz, ce taux varie entre 5 à 10%, suivant toujours la capacité de production. En outre, une taxe sur le revenu fixée à 30% est prélevée », a indiqué notre source. À noter que les dirigeants doivent faire l’arbitrage entre les gains et l’attractivité du pays, afin de s’assurer que les investissements directs étrangers viennent. Selon l’OMNIS, ce questionnement sera abordé, durant les manifestations organisées dans le cadre de la célébration de ses 45 ans d’existence.
Antsa R.