
Protéger le savoir issu des traditions, que ce soit dans le domaine de la médecine traditionnelle ou dans la musique, l’art et les autres expressions culturelles. Le défi est grand, mais est en bonne voie, grâce à l’OMPI.
Protéger la propriété intellectuelle, un grand défi. Car encore faut-il définir tout ce qui a rapport avec la propriété intellectuelle. En septembre 2000, les pays membres de l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle) ont créé le comité intergouvernemental sur la propriété intellectuelle, relative aux ressources génétiques, aux savoirs traditionnels et au folklore. Il s’agit d’une instance où les Etats membres peuvent débattre des questions de propriété intellectuelle, ainsi que la protection des savoirs traditionnels et des expressions culturelles traditionnelles. En 2009, les Etats membres se sont convenus d’élaborer plusieurs instruments juridiques internationaux pour assurer la protection des savoirs traditionnels.
Protection possible. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les savoirs traditionnels ne tirent pas leur nom de leur ancienneté. Il s’agit plutôt d’un ensemble vivant de connaissances élaborées, préservées et transmises d’une génération à une autre au sein d’une communauté et qui fait partie intégrante de leur identité culturelle. Voilà pourquoi elles sont difficilement protégées par le système de la propriété intellectuelle actuelle. La reconnaissance des formes traditionnelles de créativité en tant qu’objets de protection de la propriété intellectuelle serait donc un vrai tournant dans l’histoire de la propriété intellectuelle. Cela permettrait aux populations autochtones, ou du moins aux gouvernements de ces Etats, d’avoir leurs mots à dire sur l’utilisation de leurs savoirs traditionnels. Par conséquent, il serait possible de protéger les remèdes traditionnels, l’art, la musique… l’on distinguera alors la protection défensive et la protection positive.
Anjara Rasoanaivo