Désormais, les médecins malgaches disposent d’un consensus national pour l’uniformisation de la prise en charge de ce type de cancer. Prendre en charge rapidement la maladie permet d’alléger les traitements et augmente significativement les chances de guérison.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme à Madagascar, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2020. Pour améliorer la prise en charge de cette maladie, un consensus national a été élaboré par six sociétés savantes malgaches. Il s’agit de l’association d’appui à la radiothérapie et l’oncologie de Madagascar (AROM), le Collège malgache d’urologie et de néphrologie-Société malgache de néphrologie (SMN), la Société d’anesthésie et de réanimation de Madagascar (SARM), la Société d’imagerie médicale de Madagascar (SIMMAD) , la Société malgache de biologie (SOMABIO) et la Société malgache de pathologie (SOMAPATH). « Ce consensus est basé sur les recommandations internationales et adapté aux moyens disponibles et réalisables à Madagascar. A partir de ce document, la prise en charge du cancer de la prostate est uniformisée à Madagascar » selon Pr Rodrigue Hasiniatsy, président de l’AROM.
Dépistage
Tous les médecins généralistes ou spécialistes, de tous les niveaux, seront sollicités à utiliser ce consensus comme référence devant un cas de cancer de la prostate. C’est à travers ce consensus que les sociétés savantes qui ont travaillé ensemble pour son élaboration sensibilisent toute la population à consulter les médecins en cas de présence des symptômes afin de bénéficier d’une meilleure prise en charge. Le cancer de la prostate a tendance à se développer lentement, ce qui devrait encourager les hommes à se faire dépister pour le traiter avec succès. Mais la réussite du traitement dépend du stade du cancer. Madagascar dispose d’un laboratoire d’anatomie et cytologie pathologique pour examiner les cellules prélevées lors de la biopsie. L’examen se fait d’abord à l’œil nu puis il est complété par une analyse à l’aide d’un microscope. « L’objectif du dépistage est de pouvoir diagnostiquer un cancer à un stade précoce, même s’il ne manifeste pas encore de symptômes. Une prise en charge, très tôt, favorise les chances de guérison et limite les séquelles liées à la maladie », selon le Pr Yoel Rantomalala, chirurgien urologue.
Narindra Rakotobe
