Utiliser les nouvelles technologies, dont l’internet, pour lutter contre la corruption est une forme de participation citoyenne ouverte à tous les internautes. Financé par le PNUD, le projet tsycoolkoly de l’ONG Tolotsoa, a été présenté hier à Andraharo.
Il y a ceux qui râlent sur les réseaux sociaux, il y a ceux qui en font un post et qui le publient sur leur blog perso, et il y a ceux qui appellent à la radio pour partager leur opinion. Parler de la corruption est un débat qui pourrait ne pas s’achever. Mais parler de cas de corruption, que l’on soit victime ou pas, est utile, car il est important de dénoncer, de montrer du doigt celui ou celle qui extorque des sous pour faire son travail. La corruption, c’est un cancer qui gangrène la société malgache. Les citoyens veulent s’en défaire, mais se sentent impuissants, tellement elle semble être banalisée. Mais voilà qu’un groupe de jeunes universitaires, quelques illuminés peut-être, décident de contribuer à la lutte contre la corruption. Il s’agit de l’ONG Tolotsoa, qui a mis en place le projet tsycoolkoly, visant à utiliser les nouvelles technologies pour dénoncer la corruption à Madagascar.
www.tsycoolkoly.org . C’est simple et ingénieux à la fois. Le projet tsycoolkoly est un site web qui capitalise toutes les doléances, ou les encouragements en cas de refus de corruption, dont on peut être victime. Sur le site www.tsycoolkoly.org, l’on peut déjà être aiguillé sur les secteurs les plus corrompus. De même, des statistiques révèlent l’importance de la corruption dans diverses situations. Les internautes racontent à leur façon la manière dont on leur a demandé des pots-de-vin. Cette interactivité permet ainsi de rapporter en temps réel la forme, le lieu ou les personnes concernées dans les cas de corruption. Les données sont disponibles sur le site et peuvent être réutilisées à des fins plus officielles. « Il y a un comité de validation qui sélectionne les postes, car il faut quand même respecter l’éthique » explique l’un des membres de l’ONG, en appelant à la sincérité et à l’honnêteté des internautes. D’ailleurs, le site est déjà très visité, depuis sa création.
Anjara Rasoanaivo
