
De nombreux enfants sans abri vivant dans les rues de la capitale ne disposent toujours pas d’acte de naissance, un document pourtant essentiel pour faire valoir leurs droits fondamentaux. Face à cette réalité préoccupante, le PFSCE (Plateforme de la Société Civile pour l’Enfance) a lancé une vaste campagne de régularisation, en organisant l’attribution massive de copies d’actes de naissance à ces enfants marginalisés.
Depuis ce mois d’avril, une opération de recensement a été entamée pour identifier les enfants en situation de rue qui ne disposent pas encore d’acte de naissance. C’est dans ce contexte que la Journée mondiale des enfants en situation de rue a été célébrée samedi au stade Malacam à Antanimena. La cérémonie officielle a mis en lumière les conditions de vie difficiles de ces enfants, avec un accent particulier sur leur droit à l’identité civile. Diverses activités de sensibilisation ont été menées pour attirer l’attention sur ce droit fondamental, souvent négligé.
Recensement
La PFSCE, en collaboration avec les autorités des 1er et 4e arrondissements, s’est engagée dans un travail de terrain méticuleux. « Les enfants des rues ne restent jamais longtemps au même endroit pendant la journée. C’est pourquoi nos équipes interviennent la nuit pour les recenser efficacement », explique Ando Nomenjanahary, vice-présidente de la PFSCE. L’objectif est de distribuer les actes de naissance à ces enfants dès le mois de juin, mois consacré à l’enfance à Madagascar.
Avantages
La possession d’un acte de naissance ouvre l’accès à de nombreux droits, notamment à l’éducation, aux soins de santé et à la protection juridique. « Un enfant victime de violences ne peut porter plainte sans identité légale », souligne Ando Nomenjanahary. En l’absence de ce document, les centres d’accueil sont souvent contraints de prendre l’initiative d’en établir un pour les enfants dont ils ont la charge.
Sarobidy témoigne : « Je n’ai pas pu passer l’examen du CEPE faute de copie d’acte de naissance. C’est seulement grâce à un centre qui m’a pris en charge que j’ai pu en obtenir une et participer aux examens officiels. » Un autre témoignage, celui de Mercia, renforce cette réalité : elle n’a obtenu son acte qu’à l’âge de cinq ans. « Avoir une copie garantit la sécurité des enfants, leur avenir et la reconnaissance de leurs droits », conclut-elle.
Narindra Rakotobe