Les dés sont jetés. Le XVIe sommet de la Francophonie aura bel et bien lieu à Madagascar, contre vents et marées. Et malgré la pluie de ces derniers jours qui ont charrié une avalanche de boue et d’ordures sur les chaussées de la capitale.
Opération coup de balai
Les sachets plastiques et autres détritus aussi bien ménagers que végétaux jonchent les rues de Tana. Ce qui risque de ne pas être présentable aux yeux des quelque 3000 hôtes du sommet qui ne se focaliseront pas sur la nouvelle rocade d’Andohatapenaka et l’autre voie rapide Tsarasaotra – Ivato. Force est alors de se demander s’il ne faille pas recourir à l’HIMO ou Haute Intensité de Main d’Oeuvre pour une « Antananarivo madio », quand bien même la mairie se sentirait peu concernée parce que ignorée depuis le début par le pouvoir central. En tout cas, une « opération propreté » ne nécessite pas des milliards d’ariary ni même de « Franc Mofo Gasy » quoique les personnes payées pour ce coup de balai au sens …propre, puissent se sentir lésées par rapport aux militaires qui touchent des indemnités variant de 20.000 à 50.000 ariary par tête par jour, selon leurs affectations. Contre 3000 ariary pour l’HIMO, quelle que soit la pénibilité de la tâche effectuée. Qu’il s’agisse de balayage de rues ou de curage de canaux. Même s’il est peu probable que les « vahiny » s’aventurent dans le dédale des quartiers populaires et populeux, l’on pourrait demander aux habitants de procéder à un nettoyage « faobe » de leur environnement, à charge pour les responsables de donner l’exemple en balayant devant leur porte. Seulement, il est peu évident que les pouvoirs publics en appellent à la propreté citoyenne qui est à double tranchant dans la mesure où elle pourrait servir de baromètre quant à l’appropriation du sommet par la population et son adhésion au régime en place. Déjà que les provinces ont l’impression d’être mises à l’écart par rapport à Antananarivo, en faisant remarquer à tort ou à raison que les principaux dirigeants et organisateurs du sommet sont issus des Hautes Terres.
R. O