
Le camp de l’opposition est de plus en plus absent dans le débat politique. Il est en proie aux luttes intestines.
Au sein du parti Tiako i Madagasikara, le divorce entre les leaders est imminent. Certains députés n’hésitent alors pas à jouer aux troubles fêtes quand ils réclament plus de marge de manœuvre au sein de ce parti de Marc Ravalomanana qui pèse, pourtant, lourd dans la sphère des opposants. Les députés Fidèle Razara Piera, Hanitra Razafimanantsoa et Rodin Rakotomanjato ont pris leur distance vis-à-vis de leurs collègues députés. Et pour marquer le coup, ils ont décidé de se démarquer dans le cadre de l’émission quotidienne « Miara-manonja » et créent une autre, laquelle est diffusée sur d’autres chaînes. Les leaders du TIM perdent alors leur solidarité.
Fief. Ce clivage interne affecte alors la performance du parti. Depuis plus d’un mois, ces derniers seraient en désaccord avec le bureau politique du parti Tiako i Madagasikara et refusent de se soumettre, semble-t-il, aux directives du parti. Ils s’abstiennent dans l’initiative de redynamiser le TIM et laissent la tâche aux soins de Rina Randriamasinoro. Ce dernier a déjà fait le tour dans les cinq arrondissements de la capitale pour rameuter les militants dans ce sens et afin de sauver la face, mais hésite encore à entrer dans le fief de Hanitra Razafimanantsoa dans le premier arrondissement. Dans le débat public, le parti devient davantage moins percutant.
Scission. Le poste de vice-président de l’Assemblée nationale serait au cœur du litige qui partage les membres du parti TIM. Et pour se faire entendre, Hanitra Razafimanantsoa et consorts provoquent le conflit et mettent en évidence une scission qui gagne le camp de Marc Ravalomanana. Le nouveau texte sur le statut de l’opposition et les partis d’opposition impose le statut de parlementaire pour occuper le poste de « chef de l’opposition officiel ». Et le poste de vice-président de l’Assemblée nationale revient de facto à ce parlementaire qui sera désigné « par voie consensuelle » par les députés « membres de l’opposition parlementaire ». Cette disposition apportée par le nouveau texte écarte les figures de l’opposition comme Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina ou Rivo Rakotovao, dans le schéma institutionnel.
Nouvelle Constitution. Le parti Tiako i Madagasikara joue alors au figurant dans l’échiquier. Il perd sa verve. En juillet dernier, pourtant, la formation de Marc Ravalomanana a encore partagé avec les autres membres de la plateforme RMDM un discours virulent contre le régime. Ils proposent une nouvelle République qui devrait être érigée, ont martelé le parti et les autres opposants à l’issue d’un conclave tenu au By-Pass. Ils veulent « l’abrogation de la Constitution et la consultation de toutes les parties prenantes pour une nouvelle Constitution en vue de l’avènement de la cinquième République ». Et l’adoption d’une nouvelle Constitution devrait passer par une consultation populaire. L’opposition sous-entend ainsi l’organisation de nouvelles élections. Par ailleurs, l’opposition veut également « la démission des membres de la Haute Cour Constitutionnelle ».
Rija R.